A La Pépinière Théâtre, l'humoriste Stéphane Guillon prétend nous faire ses adieux. "Aznavour a fait ses premiers adieux à 65 ans, on connait la suite. Je vais multiplier l'histoire pendant un certain temps", avance l'humoriste sur le plateau de France 3 Île-de-France. Le comédien est né sur les planches avec Jean-Laurent Cochet, ce professeur moins connu que ses élèves, de Fabrice Luchini à Gérard Depardieu ou encore Isabelle Huppert. Le jeune Stéphane y a fait ses classes. "C'est lui qui m'a tout appris. Il nous a donné une technique extraordinaire qui permet de jouer même fatigué et de ne jamais se déliter quelle que soit la situation", confie Stéphane Buillon.Sur les planches, cet infréquentable a notamment enfilé l'habit d'abbé, le temps d'une pièce historique "Le Système", mise en scène par Didier Long. Il a osé parler de la Shoah dans une adaptation signée Delphine de Malherbe du livre "Inconnu à cette adresse"."Le métier d'humoriste a changé depuis Charlie Hebdo"La carrière de Stéphane Guillon explose grâce à ses chroniques à la télévision et à la radio, aux côtés de Nagui et de Thierry Ardisson. Puis le comédien néglige les caméras pour se consacrer aux planches.Des sujets comme la religion, il avoue avoir plus de difficultés à en parler. "Le métier d'humoriste ou de caricaturiste a changé depuis les attentats de Charlie Hebdo, on ne fait plus ce métier comme on le pouvait il y a quatre ou cinq ans", explique-t-il. En politique, il regrette ses bons clients : "Je dis que je ne peux plus parler de politique car j'ai tellement évolué pendant des années en division 1 avec Dominique Strauss-Kahn, Sarkozy, Hollande...", raconte le comédien. "Maintenant s'intéresser à un club de national 2 avec la bande à Macron … on a beaucoup perdu ! Mais ça me permet aussi de dire beaucoup de choses."Cela fait 30 ans que Stéphane Guillon occupe le devant de la scène. A 55 ans, est-ce suffisant pour nous offrir ses premiers adieux ? C'est peut-être une manière pour ce trublion de nous dire que d'autres spectacles suivront.