"Nous manifestons notre profonde inquiétude concernant le traitement inadéquat qui a été réservé à ce grand artiste international", poursuivent-ils. "Comment ne pas y voir une énième tentative d'intimidation ?", demandent-ils. "Harcelé depuis de nombreuses années, ce trublion génial de la scène théâtrale et du cinéma russe paye douloureusement sa liberté de création" et "c'est l'un des lieux les plus contestataires de Moscou qui est aujourd'hui attaqué", écrivent les soutiens de l'artiste russe. "Qu'il sache qu'il n'est pas seul, qu'en France et en Europe, des voix s'élèveront, que la communauté artistique et culturelle du monde entier regarde la Russie et saura se faire entendre", ajoutent-ils.
Kirill Serebrennikov, récompensé en 2016 par le prix François Chalais à Cannes pour son film "Le Disciple", est le directeur artistique du Centre Gogol.
Bande annonce Le Disciple, 2016
Il a été interrogé pendant plusieurs heures mardi dernier par des enquêteurs russes, qui ont perquisitionné son domicile et le théâtre, dans le cadre d'une affaire de détournement présumé de fonds publics alloués entre 2011 et 2014 par l'Etat à son théâtre précédent, le Studio-7. Il n'a pas été inculpé mais a été cité avec le statut de témoin. Ses interprétations osées d'oeuvres classiques et ses ballets d'avant-garde ont révolutionné la scène théâtrale moscovite et en ont fait la bête noire des militants orthodoxes et du ministère de la Culture, qui a qualifié en 2015 d'"inappropriées" ses adaptations de classiques russes. 
La police devant le Gogol Center in Moscow, 23 mai 2017
© Maksim Blinov / Sputnik