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"Starsky et Hutch" débarquaient en France il y a 40 ans : 15 trucs à savoir sur la série

C'est pendant l'été 1978 que les Français ont découvert "Starsky et Hutch", les flics les plus cool et désinvoltes de l’histoire de la télévision, incarnés par Paul Michael Glaser (Starsky, le brun) et David Soul (Hutch, le blond). Leur amitié, leur complicité, l'alchimie unique de leur duo, forgeront leur succès et leur légende. Mais pensiez-vous bien connaître la série ?

Article rédigé par Annie Yanbekian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 19 min
David Soul (Hutch) et Paul Michael Glaser (Starsky) avec ce fameux cardigan qui a marqué les esprits au début de la série, lors d'une séance de photos promotionnelles de la série "Starsky et Hutch" datée du 16 juin 1975 (ABC Photo Archives / Getty Images)

Le 10 juin 1978, deux flics d’un nouveau genre débarquent sur TF1, alors chaîne publique. La série s’appelle Starsky et Hutch. Starsky (Paul Michael Glaser), c'est le brun pétillant et nerveux, Hutch (David Soul), le blond zen et athlétique. Si l'intrigue se passe dans la ville fictive de Bay City, la série est tournée à Los Angeles. Les trentenaires circulent le plus souvent dans la voiture du brun, une Ford Gran Torino rouge barrée d’une bande blanche. Leur chef, l'ombrageux capitaine Dobey (Bernie Hamilton, disparu fin 2008), est noir, ce qui est loin d’être banal sur les écrans - petits et grands - de l’époque. Starsky et Hutch travaillent avec un indic, Huggy Bear ("Huggy les bons tuyaux" pour les Français, incarné par Antonio Fargas).

Succès immédiat. À l’époque, les pays procédant au doublage des programmes étrangers diffusent les séries avec un gros décalage par rapport au monde anglo-saxon où les deux flics sont des stars depuis plus de trois ans. Aux États-Unis, la série a vu le jour le 30 avril 1975 sur la chaîne ABC. Quand les Français découvrent Starsky et Hutch, elle n’a plus que quelques mois à vivre. Outre Atlantique, le 92e et dernier épisode sera diffusé le 15 mai 1979.

1Les personnages de Starsky et Hutch inspirés par deux policiers new-yorkais

Starsky et Hutch ont été créés par le scénariste William Blinn, mandaté par les producteurs Aaron Spelling, Leonard Goldberg et Joseph T. Naar qui planchaient sur un duo de flics d'un nouveau type. Blinn s'est inspiré de deux policiers en fonction à New York dans les années 60 et 70, Lou Telano et John Sepe, dont il avait découvert l'existence dans un article de presse (peut-être celui-là). Signe particulier : ils travaillaient sous couverture, parfois déguisés afin de se faire passer pour des hippies, des juifs hassidiques, des femmes, un couple gay... Et ils possédaient une voiture de sport rouge. À l'instar de Telano et Sepe, Blinn souhaitait que Starsky et Hutch opèrent de nuit afin de plonger l'intrigue dans un climat inquiétant, mais des problèmes de logistique et de budget ne lui ont pas permis de concrétiser ce rêve. Et l'idée n'a pas forcément séduit la chaîne ABC...

2David Soul ne voulait pas jouer Hutch... mais Starsky

David Soul n'a jamais postulé pour un rôle dans Starsky et Hutch. On est venu le chercher pour incarner le détective Kenneth Hutchinson. Né David Solberg le 28 août 1943 à Chicago, l'acteur d'ascendance norvégienne, fils de pasteur luthérien, avait fait des débuts tonitruants en 1967 à la télévision américaine en chantant masqué, surnommé "the Covered Man". Il a décroché des rôles dans diverses séries et dans le film Johnny s'en va-t-en guerre (1971) de Dalton Trumbo. Mais c'est en 1973, dans Magnum Force, le deuxième volet de la saga de l'inspecteur Harry avec Clint Eastwood, qu'il a été repéré par les producteurs de Starsky et Hutch. Il y campait déjà un flic, mais l'éthique de son personnage était aux antipodes de celle du futur Ken Hutchinson. En lisant le scénario, David Soul a peut-être visualisé le profil du grand blond "bobo" avant l'heure... Il a demandé à jouer Starsky ! Mais c'était Hutch ou rien.

3Paul Michael Glaser a décroché le rôle de Starsky grâce à sa désinvolture

Pour donner un visage à David Starsky, les choses ont pris plus de temps. Des dizaines d'acteurs ont été testés pour le rôle. L'audition constituait en un interrogatoire dans un bar, une scène qui serait tournée plus tard pour le téléfilm pilote. Paul Michael Glaser, né le 25 mars 1943 à Cambridge, dans le Massachusetts, s'est imposé par sa décontraction. Plutôt que de jouer les durs, il a posé ses questions en grignotant des cacahuètes... Les producteurs avaient leur Starsky.

Starsky et Hutch, alias Paul Michael Glaser et David Soul, dans une photo datée du 30 avril 1975
 (ABC Photo Archives / Getty Images)
Le cinéma et le théâtre étant des microcosmes, Glaser et Soul s'étaient déjà croisés à New York dans la seconde moitié des années 60. Dès leurs retrouvailles, l'alchimie était là, ont raconté plus tard les responsables du casting. Et une amitié profonde est née. Au départ, les trentenaires abordaient ce programme comme un simple téléfilm qui n'aurait pas de suite. Ces rôles de flics étaient alimentaires et ils pensaient en être vite débarrassés... Le succès d'audience du pilote sur ABC en a décidé autrement : une commande ferme d'une première saison a suivi. Avec un changement au casting : pour incarner le capitaine Dobey, Bernie Hamilton a remplacé Richard Ward.

4Soul et Glaser ont bataillé pour défendre leur point de vue

Pour ne pas devoir gérer des egos de stars, les producteurs de Starsky et Hutch ont choisi des acteurs peu connus du grand public. Peu connus, mais pas dociles. Soul et Glaser ont fait cause commune pour défendre leur vision. Dans le documentaire The Word on the Street ("la rumeur de la rue" : une allusion aux informations que Huggy dénichait) diffusé par la BBC en 1999, David Soul expliquait : "Très tôt, Paul et moi avons décidé que la série ne serait pas ce que les producteurs et la chaîne en attendaient, en l'occurrence les aventures de deux flics célibataires, percutants, rompus aux dangers de la rue. Nous avons décidé d'aborder cette série d'une autre manière : des journées ordinaires, des gars ordinaires ; il se trouve qu'ils sont flics et qu'ils s'apprécient énormément. On est partis de là. C'est ainsi que la série s'est étoffée de cette signature singulière."

Glaser et Soul ont bataillé pour réécrire certaines scènes pour y apporter plus de pertinence, d'humanité, et parfois de complicité entre leurs personnages. "Nous nous sommes toujours autorisé une certaine spontanéité", se souvient l'interprète de Starsky. Les acteurs s'amusaient beaucoup sur la scène finale des épisodes, que les Américains appellent "tag". Cet épilogue apportait une touche d'humour et de légèreté. "À partir de ce qui était écrit dans le script, nous réinventions des choses, nous improvisions", précise Glaser. D'où des fous rires mémorables, au point d'avoir dû rejouer une scène 55 fois...

5La série a été critiquée pour sa violence

Avec le temps, certains téléspectateurs ont oublié que Starsky et Hutch était avant tout une série dramatique. Le comique de certaines scènes, l'humour des personnages, le succès galactique de Soul et Glaser auprès de la gent féminine, mais aussi l'emballage musical du programme (esprit jazz funk à partir de la saison 2 dans la version américaine, couleur variétoche dans l'adaptation française) ont faussé les souvenirs.

En vérité, dans un contexte urbain sordide, certains épisodes abordaient des thèmes rudes comme l'enfance maltraitée ou le viol d'une jeune fille handicapée mentale. Il y avait beaucoup de morts violentes même si on voyait très peu de sang à l'image à l'époque. Des petites amies et ex-compagnes de nos détectives ont connu un sort tragique... Outre-Atlantique, où la violence à la télévision faisait débat, la série a été épinglée pour sa noirceur. Des pressions d'associations et une audience qui ne retrouvait pas les sommets de la saison 1 (le programme a changé plus d'une fois de jour et d'horaire de diffusion) ont poussé producteurs et scénaristes à amorcer un tournant à partir de la saison 3. Globalement, les intrigues étaient moins sombres, laissaient de l'espace à la fantaisie, avec pas mal de déguisements excentriques pour nos flics sous couverture... Glaser et Soul ont saisi l'opportunité pour creuser la relation entre leurs personnages.

6Paul Michael Glaser a tenté de partir à la fin de la saison 2

La série a connu aussi une crise interne. L'interprète de Starsky avait des envies d'ailleurs dès la fin de la première saison. Il jugeait sa marge de manœuvre pour intervenir sur l'écriture des épisodes trop limitée. Il avait le sentiment que les gens avec qui il travaillait ne partageaient pas ses velléités de tenter des choses inédites, ambitieuses. David Soul ne partageait pas son impatience, ce qui a donné un temps l'impression que les deux amis n'étaient plus sur la même longueur d'onde.

À la fin de la saison 2, Paul Michael Glaser a tenté de rompre son contrat mais il n'y est pas parvenu. Entre-temps, David Soul, parti en Grande-Bretagne à l'intersaison pour tourner un film, a été hospitalisé pour une pneumonie. En plein bras de fer avec les producteurs, Glaser a traversé l'Atlantique pour se rendre à son chevet. Finalement, le tournage de la saison 3 a démarré après des semaines d'incertitude et des revalorisations de salaire pour les acteurs. Glaser a décidé de consacrer les années de contrat qu'il lui restait à s'exercer à un nouveau métier : la réalisation. Son complice a fait de même. Glaser a réalisé cinq épisodes de Starsky et Hutch (dont le dernier), Soul trois. Par la suite, Glaser a réalisé plusieurs films, dont Running Man en 1987 avec Arnold Schwarzenegger, et téléfilms.

7La version française a changé le climat de la série

Pour les nostalgiques français de Starsky et Hutch qui auraient la curiosité de revoir la série en anglais, il faut se préparer à une expérience nouvelle. En achetant la série, les dirigeants de TF1 avaient en tête d'en changer radicalement le ton. Pour doubler les deux héros, deux comédiens ayant brillé au théâtre, et notamment dans le vaudeville, ont été recrutés : Jacques Balutin pour Starsky, et Francis Lax, doubleur omniprésent à l'époque, pour Hutch. Ils ne colleront pas forcément aux dialogues originaux et se laisseront aller plus d'une fois à quelques badineries... bien françaises.

Le doublage a gommé bien des contrastes entre les deux personnages. Avec la voix nasillarde et goguenarde, comique par essence, de Francis Lax, Hutch a perdu de son flegme, de son mystère. Pour faire contrepoids aux exubérances de Starsky, David Soul avait adopté un jeu sobre et épuré, un ton détaché, ce qui s'accordait à merveille à sa voix grave et sensuelle. Cette dualité a disparu dans la version française.

Et que dire de la chanson ringarde qui s'est substituée aux génériques signés Lalo Schifrin (saison 1), Tom Scott (saison 2 et 4) et Mark Snow (saison 3)... Le chanteur se faisait appeler Lionel Leroy : c'était le pseudonyme qu'utilisait Yves Martin, l'époux de Sheila, quand il chantait les génériques français de Dallas, L'amour du risque et certains titres de Goldorak...

8David Soul s'est blessé au dos au début de l'aventure

Dans sa jeunesse, David Soul était un athlète de haut niveau pratiquant entre autres le baseball et le ski. Il était aussi sujet à des problèmes de dos, comme son père et son frère. A-t-il péché par excès de confiance le jour où il a tourné sans doublure une scène très physique de l'épisode pilote de Starsky et Hutch ? Dans cette séquence, devenue célèbre car intégrée au générique, Hutch saute d'une plateforme et atterrit lourdement, en position assise, sur le toit d'une voiture... En fait, le saut ne s'est pas passé comme prévu, l'acteur se souvient avoir glissé. Douleur fulgurante. Au niveau de sa colonne vertébrale, un disque est touché. L'acteur continue néanmoins d'assurer quelques cascades. En marge du tournage de la saison 3, un accident de ski aggrave son état. David Soul souffre tant qu'il peut à peine marcher. Il ressent des pertes de sensibilité dans les jambes. Risquant la paralysie, il se fait opérer à l'intersaison. Durant la saison 4, il porte un corset et les scénarios sont écrits de façon à lui épargner les scènes physiques.

Dans le générique de la saison 1 (musique de Lalo Schifrin), le douloureux atterrissage se produit à la 43e seconde.

9Le surnom qu'ils n'ont pas vu venir : "the primetime homos"

La clé du charme intemporel de Starsky et Hutch, c'est l'alchimie entre les deux héros - à l'écran comme à la ville. Les ingrédients : un dévouement inconditionnel, une affection réelle, beaucoup d'humour et, histoire de pimenter le lien, quelques coups vaches, rivalités et jalousies entre deux hommes très différents et pourtant inséparables. Ce cocktail n'a pas manqué d'occasionner une double lecture chez les fans. Il y a ceux qui n'y ont jamais rien vu d'autre qu'une extraordinaire amitié - de celles dont on rêve parfois toute une vie. Et il y a ceux qui ont lu entre les lignes bien plus que de l'amitié, relevant des indices verbaux, vestimentaires... et surtout des regards et des gestes que l'on n'imagine pas forcément entre deux hétéros des années 70.

La complicité qui unit Starsky et Hutch est telle qu'entre eux, la distance de sécurité est peau de chagrin, le contact spontanément tactile. Des critiques américains les surnomment "les homos du prime-time"... Les intéressés, comme le créateur William Blinn, assureront qu'ils n'ont rien vu venir et réfuteront cette interprétation. Soul déclarait sur la BBC en 1999 : "Quand les gens ne savent pas comment réagir face à une amitié virile forte, ils la qualifient immédiatement de gay, ce qui est stupide. Quand vous avez un très bon ami homme, il n'existe pas de lien plus fort. On peut le voir à travers l'Histoire, les relations les plus fortes ont été des amitiés viriles." Par la suite, sur les plateaux de tournage, Paul Michael Glaser et David Soul plaisanteront régulièrement sur leur proximité jugée ambigüe.

Est-ce un clin d'œil à la rumeur ? Dans la saison 3, un épisode se passe dans le milieu gay. Il s'intitule Death in a Different Place (inexplicablement traduit en français "Les jours se ressemblent"). Enquêtant sur le meurtre d'un policier qu'ils appréciaient, Starsky et Hutch découvrent qu'il était homosexuel. Ils s'interrogent sur les raisons qui l'ont poussé à leur cacher son secret et sur leur propre capacité à appréhender la situation. À la fin de l'épisode, dans un dialogue plein d'autodérision, ils évoquent la promiscuité de leur duo (voir le dialogue ci-dessous et sa traduction)... Des fans de "Starsky et Hutch", convaincus de leur homosexualité sous-jacente ou simplement amusés de l'image qu'on leur collait, se sont amusés à réaliser des clips mêlant extraits de la série et photos promotionnelles. C'est le cas avec la chanson Something to Talk About où le montage colle idéalement aux paroles (la chanson débute à la 45e seconde, après le dialogue).

- Hutch : Starsky, est-ce que tu penses qu’un homme qui passe 75% de son temps avec un autre homme... a certaines tendances ?
- Starsky : 75... tu veux dire trois quarts ? Oui, bien sûr, pourquoi pas… Tu parles de l'affaire entre John et...
- Hutch : Non, non, je parle de l'affaire entre toi et moi !
- Starsky : Quoi... ?
- Hutch : Imagine un peu. Cinq jours par semaine, on est debout pendant environ 80 heures. On travaille, on mange et on boit ensemble 12 heures par jour, ça fait 60 heures par semaine, on passe donc 75% de notre temps ensemble et tu ne sais même pas bien embrasser !
- Starsky : ... Mais comment tu le sais ?

10La série abordait des thèmes en avance pour l'époque

Outre l'homosexualité, en quatre saisons, la série aura évoqué un certain nombre d'autres thèmes rarement, voire jamais abordés auparavant dans des séries télévisées, tels que les violences policières contre les Afro-Américains (Manchild on the Streets - "Les rues sont à tout le monde" - saison 3), les souffrances des minorités et des laissés-pour-compte tentés de sortir du cadre de la loi pour survivre dans une jungle urbaine implacable... Par ailleurs, un épisode emblématique abordant de front la dépendance à la drogue a été censuré par la BBC et diffusé seulement en 1999 : on y assistait à la descente aux enfers de Hutch kidnappé et rendu dépendant à l'héroïne par des gangsters (The Fix - saison 1).

Malgré ce côté précurseur, la série demeure un instantané des mentalités des années 70. Certaines répliques et comportements sexistes feraient bondir aujourd'hui. Miroir sociologique d'une époque, mais aussi témoignage de technologies d'investigation encore artisanales où seule l'intuition des détectives faisait progresser les enquêtes...

11Paul Michael Glaser détestait la voiture de Starsky

"J'ai une surprise pour vous", tels furent les mots d'Aaron Spelling avant de présenter à Paul Michael Glaser et David Soul la Ford Gran Torino bicolore qui deviendrait la voiture de Starsky. "On dirait une tomate rayée !", a réagi Glaser qui a pris une résolution. "J'ai promis secrètement à David que je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour détruire cette voiture ! Et je m'y suis employé." Dans différentes interviews, l'acteur a expliqué : "Je détestais cette voiture. D'abord, elle était ridicule, si facilement repérable. Ensuite, c'était la pire de toutes les voitures américaines ! Son système de suspension était terrible. Comme il n'y avait pas de ceinture de sécurité à l'époque, à chaque manœuvre brusque, David glissait d'un côté à l'autre et atterrissait sur mes genoux ! Au début, la voiture n'était équipée que de banquettes et il nous a fallu attendre un an pour avoir des sièges-baquets. Cette auto nous rendait dingues. Elle demandait de gros efforts physiques. Les portières étaient grandes et lourdes, c'est pourquoi parfois, on préférait sauter à travers les vitres baissées..."

Pour les producteurs, la Ford Gran Torino était une aubaine. Ford venait de créer un département de placement de produits à destination des séries télévisées. Il a mis des voitures à la disposition de l'équipe de Starsky et Hutch. L'idée de mettre une barre blanche sur la Ford rouge revient à George Barris, le designer de la Batmobile pour la série Batman des années 60. Ce signe particulier a fait de la Ford Gran Torino de Starsky et Hutch une légende de la télévision. Aujourd'hui, lors de conventions de fans, il arrive à Paul Michael Glaser de reprendre le volant d'une "tomate rayée"... mais il n'est plus question de cascade.

12David Soul a été une superstar de la chanson

Parallèlement à "Starsky et Hutch", David Soul a renoué au milieu des années 70 avec sa passion de jeunesse : la musique. Son premier single Don't Give Up on Us (1976) a passé quatre semaines, début 1977, à la première place des charts britanniques avant de faire de même aux États-Unis, en Australie... Son répertoire : pop, country, folk, bluegrass, et plus tard dans sa carrière, un peu de jazz. Au Royaume-Uni, Soul a rencontré un succès phénoménal, devenant le plus gros vendeur de disques de l'année 1977. Les fans britanniques pouvaient acheter des publications entièrement dédiées à l'acteur-chanteur, parallèlement à un mensuel spécial Starsky and Hutch. L'artiste américain a sorti quatre albums entre 1976 et 1982, puis un cinquième en 1997 dans lequel il a adapté une chanson de Charles Aznavour qu'il admire. Entre 1976 et 1978, David Soul a hissé deux albums dans le top-10 britannique et cinq singles dans le top-20, dont Silver Lady, numéro un pendant trois semaines en octobre 1977. Il a tourné à travers le monde. Il lui est arrivé plus d'une fois de glisser une chanson dans un épisode de la série...

13Antonio Fargas a tourné pour Louis Malle

Auréolé par l'énorme célébrité que le rôle de Huggy Bear lui a apporté, Antonio Fargas a tourné dans le drame américain La Petite (Pretty Baby) du cinéaste français Louis Malle, sorti en 1978. Brooke Shields, Keith Carradine et Susan Sarandon sont à l'affiche de ce film dont l'histoire se situe en 1917 dans une maison close de la Nouvelle-Orléans. Antonio Fargas campe le rôle d'un musicien. Le film a été tourné en grande partie dans un établissement qui existe toujours, The Columns, un hôtel-restaurant de luxe. En juin 2018, une rencontre entre Soul, Glaser, Fargas et des fans s'est tenue dans ce lieu à l'initiative de l'interprète de Huggy, quarante ans après le tournage du film. Passionné de musique, Fargas joue du piano mais s'est fait doubler pour les scènes nécessitant un niveau technique élevé.

Né le 14 août 1946 à New York d'un père portoricain et d'une mère originaire de Trinité-et-Tobago, Antonio Fargas vient du théâtre. Il a brillé à Broadway avant de jouer, dans les années 70, dans plusieurs films de la Blaxploitation (un genre destiné à restaurer l'image des Noirs au cinéma en leur donnant des rôles de premier plan), dont Foxy Brown (1974) de Jack Hill. Après Starsky et Hutch, Fargas est resté très actif au cinéma, à la télévision, au théâtre et s'est offert la fantaisie d'apparaître dans un clip des Backstreet Boys en 1997. Fin janvier 2018, il s'est rappelé au bon souvenir des téléspectateurs français en reprenant le rôle de Huggy dans un épisode de Cherif (France 2), dont le héros principal, fou de séries, possède une Ford Gran Torino miniature sur son bureau...

14De futures stars ont tourné dans la série

Futures stars de cinéma, comédiens confirmés, (futures) vedettes de séries télévisées, nombreux sont les visages familiers qui peuplent les quatre saisons de Starsky et Hutch. Côté cinéma, on y découvre les juvéniles Jeff Goldblum et Melanie Griffith, mais aussi les vétérans Jean-Pierre Aumont et John Carradine... Côté télévision, Linda Carter (Wonder Woman), une très jeune Kim Cattrall (la future Samantha de Sex and the City), un fringant Philip Michael Thomas (le futur Tubbs de Miami Vice), l'acteur et humoriste John Ritter ou l'immuable Joan Collins ont également tourné dans la série.

À gauche : Jeff Goldblum, et derrière lui, Layne "Shotgun" Britton, célèbre maquilleur de Hollywood et acteur, dans l'épisode "Murder on Stage 17" ("Le Clown" - saison 2 - 1977). À droite : Melanie Griffith et nos détectives dans l'épisode "The Action" ("La folie du jeu" - saison 3 - 1978)
 (Captures écran "Starsky et Hutch" / Sony Pictures Television)

15Soul, Glaser et Fargas restent les meilleurs amis du monde

"David Soul et moi sommes très proches. Nous sommes devenus frères à l'époque de Starsky et Hutch", a déclaré Paul Michael Glaser dans la presse. Quarante ans plus tard, les deux complices, mais aussi Antonio Fargas, sont toujours amis malgré la distance géographique. Glaser vit à Los Angeles, Soul à Londres, Fargas à Las Vegas. L'interprète de Starsky fait de la peinture et a écrit un roman pour la jeunesse, Chrystallia and the Source of Light, qu'il aimerait voir traduit en français. David Soul a émigré en Angleterre au milieu des années 90 où il a fait beaucoup de théâtre. Depuis 2004, il a la double citoyenneté américaine et britannique. Dernièrement, malgré des ennuis de santé, il s'est lancé dans un documentaire, Cuban Soul, sur la restauration de la voiture de Hemingway à Cuba et les remous inattendus suscités par l'initiative.

Régulièrement, tous se retrouvent lors de conventions. La prochaine a lieu à Londres fin octobre. Quand ils sont réunis, la complicité, l'affection, l'admiration, le respect mutuel, immuables, sautent aux yeux. Il leur suffit de quelques bonnes blagues pour effacer le passage du temps.

Instants emblématiques de l'attachement et de l'esprit d'entraide qui unit Starsky et Hutch, compilés dans une vidéo de fan :

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