C'est un soleil à elle toute seule, avec son turban et sa tunique multicolore, Samia Orosemane affiche un sourire généreux et un regard pétillant. Véritable concentré d'énergie et de bonne humeur, l'humoriste franco-tunisienne est actuellement sur les planches de l'Apollo Théâtre à Paris avec un nouveau show.Invitée sur le plateau du Grand Soir 3, la comédienne revient sur ses grands thèmes d'inspiration. L'enfance, la cité du 93, ses parents ultra protecteurs, les copines, le droit des femmes, mais aussi le terrorisme et toutes formes de communautarismes. Avec son nouveau spectacle Samia Orosemane invite une fois encore les spectateurs à un voyage à travers le temps et l'espace. Du pays des "Ch'tis" au fin fond de l'Afrique en passant par la "Maghrebie" sans oublier le pays de son enfance, Clichy-sous-Bois, l'humoriste feuillette l'album de ses souvenirs.Elle parle de tous les combats qu'elle a pu mener en tant que femme et les transforme en rires. "Ce n’est pas évident dans une famille traditionnaliste de faire ses propres choix et son propre chemin surtout quand on choisit le théâtre". Une indépendance qu'elle a gagnée à force de volonté.Moi j'étais convaincue que devenir artiste c'était le plan A ! Si elle ose aller sur beaucoup de terrains qui la touchent, elle s'impose aussi quelques limites : "je ne parle pas de sexualité pour éviter de mettre mal à l'aise les spectateurs. C'est relatif à mon éducation", explique-t-elle. Sur scène elle passe du sketch à l'imitation comme sur un trampoline, et fait voler en éclat tous les clichés qui circulent sur la toile et dans les airs.Moi je ris de tout avec amourMais pour Samia Orosemane, Internet est aussi un formidable outil pour faire passer des messages. En 2014 juste après l’attentat contre Charlie Hebdo, elle poste une vidéo où elle demande aux djihadistes de se choisir une autre religion que la sienne. "Ce clip a permis de rassembler les gens mais au début je l'avais enregisté pour les attentats d'Ottawa. Au lendemain de Chalie Hebdo j'étais incapable d'enregistrer une vidéo", raconte-t-elle.Messieurs les djihadistes, si vous pouviez choisir une autre religion que la mienneDepuis ces vidéos cartonnent avec des millions de clics. Mais c'est en 2009, sur la scène qu'elle décolle avec son spectacle "Samia et les 40 comiques", puis on la découvre dans son truculent "Femme de Couleurs ". "Je parle des Noirs, des Blancs, des Juifs, des gays, des Arabes. Et à la fin, tout le monde rit ensemble", disait-elle dans une interview à l'Huffington Post A quelques jours du 8 mars et de la journée internationale des femmes, elle se dit solidaire des victimes de harcèlement sexuel et juge que c'est "un combat au quotidien d'être femme dans la société dans laquelle on vit, tant que les salaires ne seront pas égaux on pourra continuer de se plaindre", conclut-elle.