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Johnny, exilé fiscal, accuse la gauche d'encourager la "médiocrité"

"Je n'aime pas la médiocrité, je pense que la gauche pousse vers ça", estime Johnny Hallyday dans son autobiographie "Dans mes Yeux" (Plon), coécrite par Amanda Sthers, dont L'Express a publié mardi des extraits.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Johnny Hallyday en tournage dans le dernier Lelouch en janvier 2013
Dans ce livre à paraître jeudi, le chanteur évoque le temps où il a choisi de partir vivre en Suisse, en 2006. "On a souvent dit que je m'étais barré pour ne pas payer d'impôts. C'est en partie vrai, mais c'est aussi parce que c'est épuisant cette ambiance", dit-il dans ce livre écrit en collaboration avec l'écrivaine Amanda Sthers. "Je me suis toujours demandé pourquoi aux Etats-Unis quand t'as une belle voiture, les mecs sourient et te disent formidable, et en France on te traite de voleur. Sale mentalité, pour un pays dont j'ai porté les couleurs, qui a bien voulu faire de moi son emblème quand c'était nécessaire, je me suis senti trahi, accusé à tort, sali", poursuit-il.

"Je n'aime pas la médiocrité, je pense que la gauche pousse vers ça"
"Je ne suis pas pour que les gens pauvres le soient. C'est malheureux, il faut les aider. Mais pas en leur faisant l'aumône (...). Je n'aime pas les sociétés d'assistés (...). Je n'aime pas qu'on me fasse passer pour un type sans coeur sous prétexte que j'ai une sensibilité de droite", dit-il. Johnny Hallyday possède depuis 2006 un chalet à Gstaad. Le journal Le Matin assurait en septembre dernier qu'il avait gagné 6,3 millions de francs suisses  (5 millions d'euros) en 2011, mais n'avait payé qu'environ 700.000 francs suisses d'impôts.

Reportage : N.Lemarignier, K.Comazzi, M.Cazaux

Johnny se lâche

Claude François était le "Poulidor" de la chanson, son ex-femme Adeline "un serpent" et la presse "des corbeaux" : Johnny Hallyday règle également ses comptes dans "Dans mes yeux". S'il distribue quelques bons points - à Eddy Mitchell, Carlos, Michel Berger ou Gérard Depardieu... -, le "Taulier" épingle surtout le show-business. Aussi, s'il se montre parfois drôle, quand il raconte comment Piaf lui a mis la main sur la cuisse lors d'un dîner chez Bruno Coquatrix, il sait se montrer cruel.

Exemples : Claude François ? "C'est son drame qui en a fait un mythe", estime la rock-star. "Il draguait mes nanas et, en désespoir de cause, il se tapait mes ex", dit-il. Michel Sardou avec qui il s'est fâché ? "A force de passer pour un vieux con réac', il l'est devenu", juge-t-il.  Réaction de l'intéressé : "Je veux bien que l'on fasse des commentaires sur les 'Mémoires de La Rochefoucauld', mais celles de Johnny, je m'en tape", a-t-il déclaré au Figaro. Quant aux Enfoirés, "Maintenant, c'est la kermesse", dit-il.

Ses proches ne sont pas épargnés, en particulier sa troisième épouse Adeline Blondieau, avec qui il s'est marié à deux reprises. Il décrit un "serpent", "hystérique", qui "le cocufiait tout le temps" et l'accuse de lui avoir fait du chantage au moment de leur séparation. Des propos si violent qu'Adeline Blondieau a annoncé sur le site de Nice Matin qu'elle attaquait son ancien mari en diffamation. 

S'il dit "admirer" son fils David, il estime que le musicien "ne sait pas vraiment quoi faire de son talent". Et à propos de sa fille Laura, dont il évoque les problèmes de dépendance, il avoue : "Je ne sais pas comment lui dire que je l'aime".
Ses propos les plus durs, Johnny Hallyday les réserve aux "corbeaux de la presse", qui, depuis ses débuts, ont "envie de (le) détester" et lui parlent "de tout sauf de (son) métier".

La fille de Johnny Stark s'insurge
La fille de Johnny Stark accuse mercredi Johnny Hallyday de "salir la réputation" de son père dans son autobiographie où il accuse l'ancien impresario d'avoir été le "premier grand traître de (son) entourage" et un "escroc malin"..
"Je trouve bien facile de salir la réputation de Johnny Stark, mort depuis 24 ans, qui par la force des choses ne peut se défendre. Il est aisé de refaire l'histoire !", a rétorqué la fille de Johnny Stack, Vincence.
"Il faut croire que le supposé préjudice n'était pas si important puisqu'à l'été 1973, près de 20 ans après les faits, M. Johnny Hallyday avait fait le pied de grue afin que Johnny Stark s'occupe à nouveau de lui", pousuit Vincence Stark, qui a elle-même été pendant de nombreuses années l'attachée de presse de Johnny Hallyday.
Plus tendre avec les femmes
Johnny Hallyday se fait plus tendre quand il évoque les mères de ses enfants, qu'il a "toujours su choisir": Sylvie Vartan, Nathalie Baye et surtout Laeticia, à qui il rend un vibrant hommage.
C'est elle qui prend la plume dans l'ouvrage pour raconter son coma de trois semaines à Los Angeles, lorsqu'il a failli mourir des suites de complications d'une opération au dos. 
A de rares moments, le rockeur se livre à l'autocritique, comme lorsqu'il reconnaît la "faiblesse" des textes de son avant-dernier album "Jamais Seul" ou avoue être "complexé". "Je sais bien que je ne suis pas un imbécile, mais je sais aussi que je peux facilement le faire croire parce que je fais des gaffes, que je bafouille et, depuis un certain temps, parce que je m'en fous", dit-il.

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