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Il y a 45 ans : le festival de Woodstock

Organisé du 15 au 17 août 1969 (ces dates du festival de Woodstock recoupent exactement les mêmes que cette année), le rassemblement emblématique du mouvement hippie s'était terminé en raison de prolongations à l'aube du lundi 18 août, avec la prestation de Jimi Hendrix et sa reprise fameuse de l'hymne américain, "Star Splanged Banner", dans un épique solo de guitare électrique.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le public du festival de Woodstock en août 1969
 (SUNSHINE/MAXPPP)

Sous-titré "trois jours de paix, de musique… et d'amour", le festival devait accueillir à l'origine 50.000 spectateurs. Le public venu de partout grossit jusqu'à atteindre 450.000 participants, créant des embouteillages énormes dans l'Etat de New York, où se trouve la bourgade de Bethel, à 60 km de Woodstock.

Fondé par Michael Lang, un jeune producteur, John Roberts, jeune entrepreneur, Joel Rosenman, et Artie Kornfeld, deux producteurs musicaux, les organisateurs sont vite dépassés par les événements et l'affluence, les obligeant à rendre gratuit le festival à l'issue de la première journée.

Alors que le premier concert doit être assuré par le groupe Sweetwater, les artistes sont bloqués dans les embouteillages et ne peuvent assurer leur prestation à l'heure. Ils sont remplacés par Richie Havens qui interprète un mythique "Freedom", seul sur scène avec sa guitare sèche, battant du pied comme un dément.
Les plus grands noms de ce qu'on appelait alors "Pop Music" sont sur scène. Mais pour beaucoup, c'est leur prestation à Woodstock qui les propulsa. Comme Joe Cocker avec son interprétation de "With a little Help from my Friends" des Beatles, Crosby, Still, Nash and Young qui se produisaient pour la deuxième fois sur scène, mais jamais devant une telle audience, Santana avec son "Soul Sacrifice", où un jeune batteur de 20 ans, Michael Shrieve, fait une prestation époustouflante, Ten Years After avec le solo de guitare tonitruant de Alvin Lee sur "Going Home"…
Mais les stars consacrées sont également présentes : The Who qui tournent depuis le début des années 60 et interprètent "Tommy", Janis Joplin, Jimi Hendrix, Joan Baez, Grateful Dead dont le concert est gâché par une suite d'ennuis techniques, Creedence Clearwater Revival, Jefferson Airplane, Sly and the Family Stone… Mais il y a aussi les grands absents comme Bob Dylan, auquel Woodstock devait être dédié, ou les Rolling Stones, sans parler des Beatles en pleine implosion en 1969.
Au total, 32 groupes se seront produits sur scène sur les trois jours et demi de folk, de blues, de rock et de soul. Les conditions sanitaires sont lamentables et une pluie diluvienne n'a pas arrangé les choses. Les hélicoptères de l'armée furent mis à contribution pour amener sur les lieux les artistes bloqués dans les embouteillages, ou approvisionner les spectateurs en eau, médicaments et évacuer les malades. S'il n'y a eu aucune violence sur le festival, le bilan final est tout de même de trois morts (une overdose, une appendicite non traitée et un accident de tracteur), mais aussi de deux naissances. Les dégâts environnementaux obligèrent les autorités à déclarer la zone sinistrée et des fermiers environnants réclamèrent des indémnités au propriétaire du terrain.
Woodstock demeure un moment mythique de l'histoire du rock. Déficitaires, les organisateurs se rattrapèrent avec des droits sur le formidable film documentaire de Michael Wadleigh (assisté de Martin Scorsese) et le triple album vinyle, tous deux sortis en 1970. De multiples rééditions et enrichissements suivront. Des tentatives de "refaire" Woodstock en 1994 et 1999 furent organisées. Mais cela sent le réchauffé. Le festival incarne aujourd'hui une époque, celle de la contre-culture américaine des années 60, mais aussi son chant du cygne.

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