La mairie considère que le rappeur véhicule un message d'irrespect
S'estimant mise "devant le fait accompli", la mairie leur a répondu mardi par courrier qu'elle ne leur prêterait pas les locaux, en raison de la "programmation mais aussi par rapport aux contraintes techniques très lourdes que nécessite cette programmation".
"La municipalité porte des valeurs, notamment celles du respect des individus, et notamment des femmes, et nous considérons que la programmation choisie pour cette soirée véhicule un message d'irrespect que nous ne cautionnons pas", est-il expliqué dans ce courrier signé par le maire de la ville, David Derrouet (DVG).
"Bien sûr qu'il y a une question de valeurs, mais ça aurait été une autre association sur un autre projet, ça aurait été pareil", a-t-il expliqué à l'AFP, précisant que cette salle n'était prêtée "qu'à titre exceptionnel" et que les associations en question n'avaient de toute façon pas respecté "la procédure". "S'ils veulent voir Niro en concert, ils n'ont qu'à louer une salle", a-t-il dit.
La municipalité met en cause un morceau, "Vivastreet", qui évoque dans des termes très crus fellations, "salopes" et autres "putes".
Contacté par l'AFP, Niro se dit "choqué" et "déçu" par l'annulation de son concert. "J'ai beaucoup de respect pour les femmes. J'ai une maman, une soeur, une femme", a-t-il assuré.
"Je dis clairement ce qui m'est arrivé. C'est dit crument, je le concède, mais c'est la réalité (...) Là où c'est très grave, c'est qu'on me fasse passer pour un sexiste", a-t-il ajouté.
"Ca reste de l'art. Le rap, c'est à prendre au second degré", a estimé un membre de "la Mif" (Mouvement intergénérationnel floriacumois), l'une des associations à l'origine du concert, qui "préfère ne pas divulguer" son identité. "Pour moi, ce morceau, c'est un +egotrip+", a-t-il ajouté.
La Mif devait déposer jeudi soir un référé devant le tribunal administratif de Versailles et espérait toujours maintenir le concert.