Dénonçant un "lynchage" sur fond de "haine" entre rappeurs sur les réseaux sociaux, le procureur a estimé que Rohff avait "prémédité" cette expédition punitive. La vidéosurveillance "permet de prendre la mesure de cette ultra-violence", l'une des victimes étant "laissée quasiment pour morte", a lancé celui qui représente l'accusation.
Rohff explique avoir "cédé à la colère" mais nie la préméditation
Collier de barbe, crâne rasé, l'artiste de 39 ans, de son vrai nom Housni Mkouboi, a expliqué à la barre avoir "cédé à la colère" dans la boutique de son ennemi juré Booba. Il a en revanche nié toute préméditation, assurant avoir "improvisé" sa visite dans la boutique pour demander les coordonnées du gérant afin que celui-ci "organise un rendez-vous" avec Booba, pour régler leurs "querelles".Selon lui, les hommes qui l'accompagnaient étaient de jeunes fans qu'il venait de croiser dans la rue. Rohff, déjà condamné plusieurs fois, s'était présenté à la police quelques heures après les violences. Il avait passé deux mois en détention provisoire puis plusieurs mois sous bracelet électronique.
Le procureur a en revanche requis la relaxe de son ex-garde du corps, également jugé, en raison d'"incertitudes" quant à sa présence sur les lieux. Cet épisode dramatique avait marqué l'apogée des "clashes" répétés entre Rohff et Booba, figures du rap français. Le jugement devrait être mis en délibéré.