Après quarante-huit heures de garde à vue, l'artiste parisien de 24 ans, Mohamed Sylla, de son vrai nom, a été présenté au juge d'instruction qui l'a mis en examen pour "homicide volontaire". Selon son avocate Elise Arfi, il "conteste toute implication dans cette rixe" survenue le 6 juillet 2018, "sa présence sur le lieu des faits n'étant pas avérée". Son avocate a annoncé qu'elle ferait appel de son placement en détention provisoire, au regard notamment de ses "garanties de représentation" et de l'"absence d'antécédent judiciaire", selon un communiqué transmis le jeudi 17 janvier au soir. Le rappeur en détention provisoireDébut juillet 2018, un jeune de 23 ans avait succombé à un passage à tabac et à une blessure à l'arme blanche dans le Xe arrondissement de la capitale, "un règlement de compte entre bandes du Xe et du XIXe arrondissement" qui avait impliqué une quinzaine de personnes, selon une source proche de l'enquête. "Plusieurs jeunes du XIXe étaient descendus sur le Xe en mode "opération punitive"", a précisé cette source. On ignore quelle est l'implication du rappeur dans ce drame. On sait juste que, selon cette même source, la voiture de MHD, originaire du XIXe, aurait été aperçue sur les lieux. Son "véhicule utilisé" par d'autres?Elise Arfi assure, elle, que le jeune homme n'a "jamais été impliqué dans des conflits entre bandes rivales". La version qu'elle défend est que le "véhicule appartenant à Monsieur Sylla a été utilisé par des individus, identifiés par les enquêteurs comme auteurs de cette agression mortelle". "Dès qu'il en a eu connaissance", Mohamed Sylla s'était rapproché du juge d'instruction courant juillet par l'intermédiaire de son avocat, ajoute-t-elle. Il a alors fait savoir "qu'il se tenait à la disposition de la justice pour expliquer les circonstances dans lesquelles son véhicule avait pu être utilisé" sur les lieux, développe l'avocate. Voir cette publication sur Instagram Force mon frérot @mhdofficielUne publication partagée par NazaOfficiel (@nazaofficiel) le17 Janv. 2019 à 1 :25 PSTPlusieurs rappeurs français ont apporté leur soutien sur les réseaux sociaux à "leur frère" MHD depuis son placement en garde à vue. Ainsi, Naza a posté sur instagram "Force mon frérot" suivi d'un émoticône avec deux mains jointes en prière et d'un coeur et Black M lui a souhaité "force et longue vie", également sur la plateforme instagram, plébiscité par les plus jeunesLes deux premiers concerts de la tournée reportésLe rappeur aurait dû entamer le 16 janvier une tournée européenne. Le concert qu'il devait donner à Amsterdam a dû être annulé. Dans ce contexte, la salle La Rockhal au Luxembourg a elle aussi annulé le concert prévu le 17 janvier et envisageait des mesures de remboursement pour les spectateurs, même si les équipes travaillent à trouver une nouvelle date.La tournée de MHD comprend toujours une halte le 29 mars à l'AccorHotel Arena de Paris.Un hymne à la gloire du PSG l'a fait connaîtreConsidéré comme le prince de l'afro-trap, MHD rencontre un énorme succès en France et en Afrique depuis trois ans. Le rappeur parisien a percé avec des hits dansants comme "La Moula", "Ngatie Abedi" et "Roger Milla". Il s'est surtout fait connaître avec "Afro Trap Part 3 (Champion League)", un hymne à la gloire du PSG qui avait été alors relayé par les stars du club.Son dernier album "XIX" est paru en septembre 2018. Peu auparavant, le jeune rappeur avait affirmé vouloir mettre fin à sa carrière. "Plus envie de rien, plus envie de cette musique, je pense bien arrêter après cet album, cette vie n’est pas la mienne", avait-il écrit sur Instagram, assurant qu'il ne s'agissait pas "d'un coup marketing". Il avait dénoncé "l'agression policière" de son frèreEn octobre 2018, MHD, fervent amateur des réseaux sociaux, avait été à l'origine de l'ouverture d'une enquête de la police des polices (IGPN) après avoir publié une vidéo dans laquelle son "grand frère" était pris à partie lors d'une interpellation. "Aujourd'hui, mon grand frère à été victime d'agression policière en bas de chez moi!", avait notamment tweeté le rappeur du XIXe arrondissement. "On va mettre fin à cet abus de pouvoir."La police affirmait de son côté avoir interpellé cet homme, ainsi qu'un autre, après "des outrages et des menaces".