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Fashion couture : fascinée par les volumes maîtrisés de Dice Kayek

Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
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6 créateurs au menu de la 2e journée et c'est la créatrice franco-turque Dice Kayek -avec son style intemporel et affranchi des tendances- qui offre une superbe illustration d'une élégance épurée tout en féminité. Palette unie, coupes irréprochables et matériaux nobles, dans de savants jeux de construction et de déconstruction, ponctuent cette vision couture d'une incroyable modernité. Sa chic !


Ece Ege, D.A. de la marque Dice Kayek, et dont l’essence créative se résumerait à l'expression “Less is More”, ne se destinait pas à une carrière dans la mode. Pourtant, son instinct créatif aigu et un intérêt pour l’architecture la poussèrent à explorer la construction du vêtement. Avec Ayse Ege, sa soeur, elles fondent Dice Kayek en 1993 et établissent la maison à Paris. Aujourd’hui, la marque continue de forger son identité. Chaque collection est un « work-in-progress », saison après saison. Sa philosophie est simple : coupes irréprochables, matériaux nobles et broderies artisanales. Cette saison, ses savants pliages, qui sont sa marque de fabrique, sont toujours à l'honneur mais s'affirment dans un grand manteau long gris souris à la coupe architecturale et dans un manteau bleu ciel aux poches démesurées. Les chemises en popeline blanche qu'elle affectionne -depuis sa première collection en plein règne du Grunge- sont toujours travaillées selon les techniques de la couture : avec un plastron rigide boutonné très masculin, avec des manches bouffantes au volume XXL, agrémentée de plis en superpositions à la taille.
 (Christophe Ena/AP/SIPA)
Torchon ancien incrusté dans un chic tailleur en lainage, robe du soir brodée de cerises, ensemble de cocktail agrémenté de petits oignons et échalotes stylisés, robes de jacquard imprimées de couverts grand siècle : Schiaparelli a associé haute couture et gastronomie. Ancien de Valentino, Bertrand Guyon a présenté une collection gourmande à l'image d'Elsa Schiaparelli, la fondatrice, qui estimait que manger était "moralement fort important, conférant à la vie une joie spectaculaire". Dans le goût de l'artiste italien Fornasetti, maître des compositions surréalistes, des ustensiles de cuisine s'invitent sur les tailleurs de jour ou les robes du soir "pour mettre les papilles en émoi, éveiller les sens, en insufflant de l'extraordinaire dans l'ordinaire", explique le créateur français aux commandes de la griffe. Fruits, légumes, homards et oeufs au plat s'accommodent en motifs ou en  bijoux. Baptisés de noms de plats poétiques, les 43 modèles célèbrent raffinement et élégance, à l'image d'un ensemble bouillonnant de mousseline rose, couleur fétiche d'Elsa Schiaparelli. Ce parti-pris gourmand n'est pas seulement espiègle : pour Bertrand Guyon "un moment anodin d'art de vivre peut étrangement devenir un acte de résistance".
 (PATRICK KOVARIK / AFP)
Le défilé Dior orchestré par l'équipe du studio maison a proposé des silhouettes féminines et décontractées. Les décolletés dénudent les épaules, souvent de façon asymétrique dans cette collection qui joue les variations autour du tailleur "Bar", icône du style "New Look" de Christian Dior. Dans cette collection, aisément portable, les femmes Dior s'habillent "avec liberté et sans apprêt" et "définissent un nouveau réalisme de la couture", indique un communiqué. Avant la nomination d'un successeur à Raf Simons, la collection a été orchestrée par les stylistes suisses Serge Ruffieux et Lucie Meier. "L'objectif, c'est que ces robes, ces tailleurs, ces vestes soient portés!  Le PDG de Dior, Sidney Toledano a indiqué, quant au choix d'un nouveau D.A, "on donne du temps au temps", a-t-il dit. Le candidat idéal sera "celui qui comprendra la marque, qui saura se souvenir des bases de Dior, et comprendre l'air du temps, c'est ce que Monsieur Dior avait senti d'une manière géniale en son temps, c'est ce que les autres créateurs ont apporté à cette maison". 
 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Donatella Versace a présenté des silhouettes de séductrices sûres de leur pouvoir. Les robes épousent les courbes, le corps se révèle sous des broderies et des filets brillants évoquant des toiles d'araignée. Le pantalon fuseau des années 1980 se porte avec des talons aiguilles et une petite veste courte pour un total look d'un blanc éclatant. Les jambes sont mises en valeur par de courtes robes bustiers  scintillantes mais aussi de longues robes blanches, noires ou corail, fendues sur le devant. Cordes et sangles s'attachent autour du corps, bougeant au gré des mouvements. Le casting du show comprenait quelques-uns des top models les plus en vue du moment, comme l'Américaine Gigi Hadid.
 (Thibault Camus/AP/SIPA)
  (MIGUEL MEDINA / AFP)
C'est lors d'un voyage à Londres en 2003 que Tamara Ralph rencontre son compatriote Michael Russo. Ralph & Russo est le premier label britannique en près d'un siècle qui intègre le calendrier de la semaine de la haute couture. Romance et intemporalité constituent l'essence de la marque. Leur souhait : rétablir l'héritage de la couture et de la fantaisie des maîtres tels que John Galliano, Christian Lacroix, Valentino Garavani etYves Saint Laurent. Cette saison présage le printemps. La collection est légère avec ses amples capes en crêpe, ses manches cloches aériennes et ses nuages de gazar. Depuis la taille se déploient de riches volumes. Les épaules sont dénudées par des coupes graphiques dans des kimonos fluides ou enveloppées par des boléros en plumes. Les détails sont raffinés : appliqué de pétales d’organza qui scintille parmi des gouttes de rosée en cristal au centre d’une broderie en soie tridimensionnelle ; sous-couches de micro-paillettes reflétant l’iridescence des perles grises naturelles. Sans oublier des pivoines peintes à la main et des tulipes couleur saphir, rose tendre et gris lavande qui s’écoulent le long du corps. 
 (PATRICK KOVARIK / AFP)
Chez l'Italien Giambattista Valli, je jour est très court, tandis que le soir la silhouette est enveloppée de mousselines et superposition de couches aériennes.
 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

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