
Le designer israélien Kobi Levi devant ses modèles
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Fergie - M.I.L.F. $
Ses clientes les plus célèbres, Kobi Levi ne les a jamais vues ailleurs qu'à la télé. Le gros de ses commandes passe par son site internet. Comme celle qui, en 2011, a changé le cours de sa carrière en faisant sortir du placard son fétichisme pour les chaussures pour le propulser sur le devant de la scène pop mondiale.Une commande de Lady Gaga
Un jour, "je reçois un mail du studio de stylisme qui s'occupe de Lady Gaga: ils voulaient une paire de chaussures pour un clip (...) J'étais hyper surpris car, à l'époque, je n'avais pas de studio, rien. J'avais juste un petit blog avec des photos. Je faisais des chaussures à ma pointure car personne ne les portait, je les montrais aux copains et hop ! rangées dans la boîte". La chanteuse, qui incarne sans complexe le rapport brouillé entre humain et objet, présent dans toutes les créations de Kobi Levi, porte dans son clip culte "Born This Way" des bottes en daim beige avec effet "pied siamois".
Lady Gaga - Born This Way
Depuis, l'actrice Whoopi Goldberg ne jure que par les escarpins de Kobi Levi et la costumière star d'Hollywood, Bea Akerlund (Beyoncé, Kim Kardashian), a installé treize modèles du créateur israélien dans son showroom. A la croisée entre le design, l'art et la mode
Les "créatures", faites sur mesure et en édition très limitée -une vingtaine par modèle-, sont, dit-il, à la croisée entre "le design, l'art et la mode". Ses chaussures, moins inconfortables qu'elles ne le paraissent, et qu'il assure conçues pour être "portées", se vendent entre 700 et 2.700 euros. Il met plusieurs mois à créer un nouveau modèle et plusieurs semaines à le reproduire. Une fois qu'il a reçu une vingtaine de commandes, il passe à un autre projet. Parmi ses oeuvres : "Banana", une mule qui donne l'impression d'avoir glissé son pied dans une vieille peau de banane ou "Miao", habillant le pied d'un corps de chat qui s'étire langoureusement. "Harp" est une chaussure dont la semelle compensée est une miniature de l'instrument.
Un modèle du designer israélien Kobi Levi
© THOMAS COEX / AFPKobi Levi joue sur les codes de la femme sexy à talons, ce qui lui a valu, dit-il, une avalanche de mails des militantes féministes. "J'ai pris deux motifs de l'industrie du sexe: 'Blow', un escarpin couleur chair qui donne à voir une poupée gonflable dont le bout est en forme de bouche rouge, et 'Pump', un gros plan d'une scène pornographique où tout se passe à l'arrière... de la chaussure", concède-t-il. Mais il se défend de tout machisme, assure qu'il adule la femme et qu'il faut rire de tout.

Un modèle du designer israélien Kobi Levi qu'il rêverait de voir porter par Madonna
© THOMAS COEX / AFP