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"Margiela Galliera 1989/2009", la première rétrospective consacrée au mystérieux créateur belge

Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Cette 1re rétrospective consacrée au créateur belge s’inscrit dans le cadre de la "Saison Margiela 2018 à Paris" avec "Margiela les années Hermès" au MAD (22 mars). 130 silhouettes, vidéos de défilés, archives et installations retracent de 1989 à 2009, le travail du créateur sans visage, qui n'a jamais accepté d'interview, mais bouleversa la conception de la mode. Passionnant et émouvant !

Corinne Jeammet

La première période du travail de Martin Margiela qui couvre ses dix premières collections (1989-1994) fait figure de manifeste pour le reste de sa carrière. Ses défilés choquent la presse - terrain vague, parking désaffecté, station de métro fantôme ou salles de vente de l’Armée du Salut - mais contribuent néanmoins à faire connaître son nom à l’international. Dès son premier défilé, il impose la bottine tabi aux pieds des mannequins dont le visage est souvent couvert d’un voile de mousseline ce qui focalise l’attention du public sur leurs tenues
 (Corinne Jeammet)
La récupération d’objets en accessoires devient l’une des signatures de Martin Margiela dès son deuxième défilé. En 1990 cette pratique - inédite dans la mode - donne naissance à la ligne "artisanale". Le créateur récupére aussi des habits, d'anciennes robes de bal ou de costumes de théâtre, qu'il transforme en vêtements "neufs".
 (Corinne Jeammet)
Sa maîtrise des techniques de tailleur s’exprime par une carrure étriquée, plus tard baptisée "carrure Margiela", qu’il ne cessera de répéter à chaque collection, en réaction aux larges épaulettes des années 80. Il révèle l’intérieur du vêtement, travaille sur son porté et initie ses recherches sur l’oversize qui se concrétiseront en 2000.
 (Corinne Jeammet)
Pour la collection automne-hiver 1994, Martin Margiela souhaite rompre avec ses précédentes créations. Il s’agit de vêtements reproduits à partir de la garde-robe d’un vestiaire de poupée des années 1960 et 1970, agrandis à taille humaine. La coupe et les disproportions ont été respectées. Cette proposition, aujourd’hui emblématique du créateur belge, sera reconduite jusqu’en 1999.
 (Corinne Jeammet)
Martin Margiela détourne une véritable couette qu’il transforme en manteau pour sa collection automne-hiver 1999. Cette pièce, aujourd’hui iconique, peut-être habillée de différentes housses de draps fleuris récupérés. Au summum du confort, ce vêtement est un appel au bien-être à la veille du passage à l’an 2000 et des inquiétudes qu’il suscite.
 (Corinne Jeammet)
Cette collection est entièrement dédiée à l'agrandissement de vêtements lancé la saison précédente. De taille XXXXL, ils flottent autour du corps des mannequins au regard escamoté par un postiche de frange en cheveux oversize. "Défil d'une expression créative", l'oversize a été un challenge technique pour ses usines de fabrication, qui ont dû recalibrer leurs ordinateurs pour produire des vêtements de taille inédite.
 (Corinne Jeammet)
Le début de la 40e collection est pur et radical. Alors qu'il a tout au long de sa carrière travaillé la carrure, dont il a été l'un des rares créateurs contemporains à renouveler le vocabulaire, il décide d'en rendre le concept obsolète : les épaules sont effacées quand l'encolure se dresse à la verticale, rigide, montant parfois jusqu'aux yeux. 
 (Corinne Jeammet)
"Un anniversaire sans surprise n'est pas un anniversaire. Tu inspires la mode depuis 40 ans. Voici ton cadeau. Bon anniversaire maman". C'est par ces mots que Nathalie Rykiel présente la seconde partie du défilé printemps-été 2009 à sa mère Sonia Rykiel, le 29/09/2008. A l'occasion du 40e anniversaire de la marque, 28 créateurs lui rendent hommage en imaginant une silhouette. Martin Margiela a créé pour la reine du tricot cette veste en perruques rousses qui fait écho à sa chevelure flamboyante. 
 (Corinne Jeammet)
En 2008, la rédactrice en chef de Vogue demande à Martin Margiela, comme à d'autres créateurs, d'imaginer une version de la veste Chanel pour un reportage. Il en crée un modèle oversize, en taille XXXXL à porter torse nu avec un collant noir. Sur la photographie qui illustre le reportage, cette veste est portée par un mannequin homme. 
 (Corinne Jeammet)
Le travail sur les chaussures tabi a été développé par Martin Margiela tout au long de sa carrière, à travers de nombreuses variantes et en de multiples matières. Elles sont ici représentées par un ensemble en métal argenté qu'il a créé en 2008, à l'occasion de l'exposition célébrant les 20 ans de la maison au musée de la mode d'Anvers. Semelles, sandales, mules, bottines, bottes et cuissardes sont autant de variations de sa première bottine tabi du printemps-été 1989.
 (Corinne Jeammet)

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