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La haute couture inspirée par le vestiaire des évêques s'expose à Lisieux et Bayeux

Le vestiaire des évêques se dévoile à l’occasion d’une exposition inédite qui met en lumière ses affinités avec le monde des créateurs de mode. L'exposition "Esprit créateur(s). Le dressing des évêques revisité" est à découvrir à partir du 16 juin en Normandie au sein du Musée d’Art et d’Histoire de Lisieux et à l’Hôtel du Doyen de Bayeux.
Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Karl Lagerfeld pour Chanel, robe haute couture automne-hiver 2006 + Chasuble, XVIIIe siècle, soie brodée, Eglise Notre Dame, Orbec
 (Direction du Patrimoine Chanel (droite) + Julien Boisard (gauche))

A travers des pièces d’exception prêtées par les maisons Chanel, Schiaparelli, Versace, Balenciaga… le visiteur plonge au coeur de l’inspiration mutuelle entretenue entre le sacré et la haute couture. Il découvre des oeuvres et trésors conservés sur le territoire, notamment des représentations peintes ou sculptées, de riches broderies ou encore des joyaux d’orfèvrerie.

Le christianisme, terreau d’inspiration pour les créateurs

La première partie de l’exposition explore le costume liturgique. Commanditaire et mécène des artistes et des architectes pendant des siècles, la religion chrétienne a créé un patrimoine considérable dont le costume liturgique fait partie intégrante. Ce vestiaire est strictement réglementé par un ensemble de codes qui définissent l’identité, le statut, ou la période liturgique, permettant aux fidèles de se repérer. 

L'Eglise a ainsi commandé au créateur Jean-Charles de Castelbajac, les tenues religieuses des Journées Mondiales de la Jeunesse de 1997.
JC de Castelbajac et ses tenues religieuses
 (JCDC)
Parmi les plus belles pièces à découvrir la chasuble de Saint Thomas Beckett du XIIe siècle conservée à Lisieux jusqu’au manteau de la Vierge créé par la maison On Aura Tout Vu, qui habille notamment Lady Gaga et Madonna.
Manteau et couronnes dits de Notre Dame de Grâce, 2016. Chapelle Notre-Dame-de-Grâce, Honfleur, Studio « On aura tout vu »
 (Studio « On aura tout vu » )

Des créateurs inspirés par l'iconographie 

La deuxième partie permet de mesurer l’impact du sacré dans les créations haute couture. On retrouve dans le monde de la mode, motifs, symboles, formes et techniques empruntés à l’univers religieux. De façon consciente ou non, la haute couture regorge de clins d’oeil à la religion.

De Jeanne Lanvin à Chanel, en passant par Yves Saint-Laurent, les plus grands sont représentés par leurs sublimes créations. La veste "Péché Mortel" de Christian Lacroix évoque ici le vocabulaire sacré avec ses ors propres aux mobilier et objets liturgiques comme les bouquets d’autel.
Christian Lacroix, Veste Péché mortel, automne–hiver 1988;  Casaque de lamé or brodée « globe de mariée » + Bouquets d’Autel, XIXe siècle, église Notre Dame de Courson
 (Archives Christian Lacroix, Paris, Copyright Julien Boisard)
Cristóbal Balenciaga (1895-1972), espagnol et fervent catholique, était également collectionneur de costumes liturgiques, dans lesquels il puisait son inspiration comme le montre le modèle exposé ci-dessous.
Cristóbal Balenciaga, ensemble du soir : pèlerine et robe, 1965
 (Archives Balenciaga)

Le sacré à la scène

La troisième partie de l’exposition se concentre sur l’appropriation du sacré par le monde du spectacle : théâtre, opéra, chanson, cinéma… en présentant des costumes de scène inédits en France. Si dans certains cas, les reprises ont été faites dans un souci d’authenticité historique, d'autres au contraire appuyaient un discours anticlérical, à l’image des films "La Dolce Vita" et "Roma" de Federico Fellini. Le réalisateur utilise alors le costume pour dénoncer l’institution.
Danilo Donati, chasuble verte pour le film Roma de Federico Fellini, 1972
 (Gilberto Urbinati – Archives cinématopgraphiques  Federico Fellini – Cinetica comunale di Rimini )
Depuis Madonna et son clip "Like a Prayer", le sacré est devenu un accessoire de mode pour le milieu de la musique : ainsi des stars comme Beyoncé ou Jennifer Lopez se font représenter en véritables icônes.

L’exposition investit le Musée d’Art et d’Histoire de Lisieux et l’Hôtel du Doyen à Bayeux

Déployée symboliquement sur deux terres de cathédrale, l’exposition investit le Musée d’Art et d’Histoire de Lisieux et l’Hôtel du Doyen à Bayeux.

- Bayeux : du 16 juin au 16 septembre, tous les jours de 14h à 18h. rue Lambert-Leforestier)
- Lisieux : du 16 juin au 14 octobre (tous les jours de 14h à 18h. De 13h-18h en juillet et août. 38, Boulevard Pasteur).

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