Cet article date de plus de cinq ans.

Il n'y aura pas de cérémonie pour Karl Lagerfeld, conformément à ses vœux

Aucune cérémonie ne sera organisée à la mémoire de Karl Lagerfeld, selon les vœux du couturier mort le 19 février à 85 ans. C'est ce qu'a annoncé ce 20 février à l'AFP une porte-parole de la marque du créateur. Par ailleurs, le "Kaiser", qui affirmait avec humour préférer "plutôt mourir" que d'être enterré, avait plusieurs fois évoqué sa volonté d'être incinéré.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Karl Lagerfeld en mars 2013 à Paris.
 (Gettyimages)

Le refus d'être enterré

"Ses souhaits seront respectés", a-t-on indiqué de même source. Comme il le voulait donc, ses cendres devraient rejoindre celles de sa mère et une partie de celles de Jacques de Bascher, le dandy qui fut son grand amour jusqu'à sa mort du sida en 1989. L'autre moitié des cendres de ce dernier avait été remise à la famille de Bascher, dans une urne réalisée tout spécialement, rappelle Le Monde dans son édition du 20 février. Ces cendres "sont dans un endroit gardé secret. Un jour, on y ajoutera les miennes", avait confié Karl Lagerfeld à Marie Ottavi dans la biographie "Jacques de Bascher, dandy de l'ombre", parue aux éditions Séguier en 2017. "J'ai demandé à ce que l'on m'incinère et que l'on disperse mes cendres avec celles de ma mère... et celles de Choupette (sa chatte, ndlr), si elle meurt avant moi", avait-il encore confié à la revue Numéro en avril 2018.

Le dernier des géants de la haute couture, qui fut pendant plus de 35 ans à la tête de la maison Chanel, justifiait son refus d'être enterré, sur "Le divan" de Marc-Olivier Fogiel en 2015 : "Je trouve cela horrible. Je veux juste disparaître comme les animaux de la forêt vierge. C'est horrible d'encombrer les gens avec ses restes".

Pas de funérailles publiques

De funérailles publiques, Lagerfeld n'en voulait pas plus, estimant dans Numéro que "depuis ces sombres histoires de la famille Hallyday, les obsèques à la Madeleine ont tout l'air d'une farce", en référence à l'immense hommage populaire rendu à Johnny le 9 décembre 2017. S'il abhorrait l'idée même d'un hommage, une pluie de témoignages honorant sa mémoire n'a cessé de tomber depuis l'annonce de sa morr, provenant de toutes parts, célébrités de la mode, grands de ce monde, anonymes.

Défilés d'hommage ?

Le monde de la mode aura peut-être envie ne pas respecter les dernières volontés du "Kaiser", lors de la prochaine Fashion Week parisienne, qui débutera le 25 février et se terminera le 5 mars avec notamment le défilé de la collection prêt-à-porter automne-hiver 2019-2020 de Chanel. Un défilé, préparé de concert par Lagerfeld avec Virginie Viard, son bras droit qui a été désignée dès le 19 février pour succéder à son mentor.

Fendi, dont il était également à la tête de la création depuis 1965, en duo avec Silvia Venturini Fendi, a fait publier le 20 février dans plusieurs journaux italiens ainsi que dans le Financial Times une photo de Lagerfeld, en couleur, avec ce message: "Merci Karl pour le plus beau des voyages. Avec tout notre amour, ta famille Fendi". Selon Le Monde, il dessinait encore la nouvelle collection de prêt-à-porter pour Fendi, qui sera présentée le 21 février à Milan, et celle pour Chanel, qui sera dévoilée à Paris le 5 mars. 

"C'est une toute autre époque de la mode et de la haute couture qui disparaît, avait réagi auprès de l'AFP Inès de La Fressange, qui fut la première et la plus emblématique de ses égéries. Karl était extrêmement créatif et prolixe. Il n'a jamais voulu s'endormir sur ses lauriers."

Interrogée par l'AFP, la maison de la rue Cambon ne s'est pas exprimée sur l'éventualité d'un hommage pouvant être rendu lors de la prochaine Fashion Week parisienne. Même silence, chez Fendi. Rien n'indique toutefois que ces deux griffes, comme d'autres, respectent les dernières volontés du dernier des géants de la haute couture, qui n'aspirait qu'à "disparaître comme les animaux de la forêt vierge".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.