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"La gloire des maudits" de Nicolas d'Estienne d'Orves : plongée dans la France de l'après-guerre

Pour son nouveau roman, "La Gloire des maudits" (Albin Michel), l’écrivain et journaliste Nicolas d'Estienne d'Orves se penche sur les années de l’après Seconde guerre mondiale. Une période complexe et peu traitée, qui sert de toile de fond à une fresque où se croisent personnages réels et fictionnels dans une France qui tente d’oublier les blessures de la collaboration.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Nicolas d'Estienne d'Orves plonge le lecteur dans la France de l'après-guerre.
 (France 3 Culturebox)

"La Gloire des Maudits" se déroule dans le Paris du milieu des années 50, soit dix ans après la fin d’une guerre qui a ébranlé le monde en général et la France en particulier. Les collaborateurs ont été jugés, punis, emprisonnés. Deux lois d’amnistie (1951 et 1953) ont permis à la plupart d’entre eux de réintégrer la vie civile. Mais les plaies ne sont pas cicatrisées et certains tentent de cacher leur lourd passé...

Le roman met donc en scène Gabrielle, une fille de collaborateur qui a vu son père se faire éxécuter. Elle doit rédiger la biographie de Sidonie Porel, une célèbre romancière, présidente du Goncourt. Mais en plongeant dans le passé de cette femme, elle découvre sa part de mystère et d'ambiguité  mais aussi tout un univers où le poids des secrets brouille en permanence les cartes.

  (Albin Michel)

Une période "grise"

"J'ai voulu mettre en scène toute cette nébuleuse de gens prisonniers de leurs mensonges dans un roman choral avec des personnages ayant existé (ndlr : on croise Cocteau, Gaston Gallimard et même Mitterand mais sous un autre nom) ou qui auraient pu exister" explique Nicolas d'Estienne d'Orves sur le plateau du journal de France 3 Paris-Ile-de-France. "On parle souvent de l'Occupation, de la Libération mais cette période de l'après-guerre reste une période grise. Mais d'un point de vue romanesque, elle est passionnante !".

L'écrivain confie avoir construit cette fiction comme un roman feuilleton, essayant de recréer le quotidien de cette période avec un leitmotiv : "Tenter de comprendre plutôt que juger".

Petit-neveu de résistant

Le "pedigree" - comme il l’appelle lui-même - de Nicolas d'Estienne d'Orves est pour beaucoup dans son choix de fiction. Il est le petit-neveu d’Honoré d’Estienne d’Orves, officier de marine et résistant, entre autre organisateur du réseau Nemrod. Arrêté le 21 janvier 1941 à Nantes par la Gestapo, il est fusillé en août 1941 au mont Valérien.

Son petit-neveu a choisi une carrière littéraire. Journaliste au Figaro et à France Musique, il a signé plusieurs nouvelles, essais et romans  dont certains ont été récompensés par des prix (dont le Prix Roger-Nimier en 2002 pour "Othon ou l'Aurore immobile"). "La Gloire des Maudits" pourrait voir cette liste s'allonger : le roman est dans le quatuor final de la sélection pour le Prix Interallié 2017 qui sera décerné le mercredi 22 novembre à 12h45, au restaurant  Lasserre à Paris.

"La Gloire des maudits "
de Nicolas d'Estienne d'Orves
Aux Editions Albin Michel
521 pages
23.50 €

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