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L'Académie française envisage d'accepter la féminisation des noms de métiers

Pourra-t-on bientôt utiliser les noms professeure, autrice ou préfète sans risquer les foudres de l'Académie française ? La vénérable institution pourrait bientôt reconnaître l'utilisation du féminin pour les noms de métiers, après avoir longtemps refusé de céder sur ce sujet. Un rapport favorable sera prochainement soumis au vote des académiciens.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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  (Manue Cohen / AFP)

Répondre à un malaise 

"L'Académie française s'est rendu compte qu'il existait un véritable malaise: comment aujourd'hui nommer les métiers, les grades; les titres et les fonctions des femmes ?", a expliqué jeudi l'académicienne Dominique Bona dans un entretien à Libération.

Une commission présidée par Gabriel de Broglie et composée de Danièle Sallenave, Michael Edwards et Dominique Bona doit publier un rapport sur ce sujet "dans les prochains jours". Ce document, favorable à la féministation des noms de métiers, sera soumis au vote des académiciens fin février ou début mars.

Patrick Grainville qui devait être reçu officiellement sous la Coupole ce jeudi après-midi a déjà fait savoir qu'il était favorable à la féminisation des noms de métiers.

"La mission de l'Académie, c'est de donner un avis sur le bon usage, qui n'est pas le même que du temps de Richelieu, non plus que celui de Maurice Druon, époque à laquelle remonte le dernier avis de l'Académie sur ce sujet", a expliqué Dominique Bona.

Longtemps, l'Académie s'est battue contre ces "barbarismes"

L'Académie a longtemps ferraillé contre la féminisation des noms de métiers, condamnant notamment l'expression "Madame la ministre" pour lui préférer "Madame le ministre". Hélène Carrère d'Encausse insiste pour se faire nommer "Madame le secrétaire perpétuel".

Dans un texte publié en 2014, l'Académie française stipulait encore qu'elle rejetait "un esprit de système qui tend à imposer, parfois contre le voeu des intéressées, des formes telles que professeure, recteure, sapeuse-pompière, auteure, ingénieure, procureure, etc., pour ne rien dire de chercheure, qui sont contraires aux règles ordinaires de dérivation et constituent de véritables barbarismes".

En dehors de la France, plusieurs pays francophones ont, depuis plusieurs années, déjà intégré la féminisation des noms de métiers.
 

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