Reportage : Y. Salaün / F. Tabuteau / A. Liegard La guerre en héritage. Enfant, Jacques Tardi a écouté les récits de tranchées de son grand-père paternel, soldat pendant la Grande guerre. Des histoires horribles qui ont hanté ses jeunes années et qu'il a tenté d'exorciser à travers la bande-dessinée arrivé à l'âge adulte.En 1974, son héros François Brindavoine voit le jour. Ce poilu réfractaire, témoin de l'absurdité de la guerre, sera dans les années 80 le personnage principal du feuilleton graphique qu'il réalise pour le périodique "A suivre". Le succès est au rendez-vous et en 1993, les différents épisodes sont rassemblés dans un album "C'était la guerre des tranchées" (Casterman), qui aujourd'hui encore fait référence dans le monde de la BD historique. (Tardi / Casterman) Une rigueur saluée par les historiensDu quotidien des soldats, aux faits historiques, Tardi fait preuve d'une rigueur d'archiviste. Il faut dire qu'en coulisses, son ami de toujours Jean-Pierre Verney veille au grain. Il le conseille, le renseigne et co-signera le grand oeuvre de sa vie "Putain de guerre !", paru en deux tomes en 2008 et 2009 chez Casterman. C'est notamment à cette oeuvre que rend hommage le Festival d'Angoulême. Sur 600m2, croquis, dessins et planches originales pour certains jamais exposés, retracent le parcours de Tardi dans les tranchées. Un parcours hanté par les millions de vies sacrifiées sur l'autel de la Patrie.