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Goldman, Bonnaire, Bilal : pourquoi 171 artistes français soutiennent la réforme européenne du droit d'auteur

171 artistes et journalistes français ont signé une tribune du JDD publiée ce dimanche en faveur de la réforme européenne du droit d'auteur, pour "protéger l'Europe des appétits des Gafa". Parmi eux, l'actrice Sandrine Bonnaire, le dessinateur Enki Bilal, le chanteur Jean-Jacques Goldman, la star de l'électro David Guetta et la chanteuse Louane. La réforme sera soumise au vote mardi 26 mars.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Dans une tribune du JDD, 171 artistes français défendent la réforme du droit d'auteur 
 (JDD)

Cette tribune, publiée dans le Journal du dimanche, débute sous la forme d'une fable intitulée "les bons géants qui devinrent ogres". 

Quand les "bons géants devinrent des ogres"

Cette fable raconte - avec un style non dénué d'humour - comment les GAFA, ces géants, étaient au départ altruistes : "tout le monde approuvait leur objectif affiché : améliorer le bien-être des hgumains en s'appuyant sur des valeurs de partage, d'échange, voire de gratuité", dit la tribune.

Oui, mais ces géants sont devenus des ogres motivés par l'argent ("c'est ainsi que les géants devinrent riches, très riches, plus riches qu'ils ne l'avaient imaginé eux-mêmes", dit le texte), résistant à toute forme de régulation. "C'est là que le conte s'arrête (...) Contrairement à ce qu'ils clament, ils ne défendent pas nos libertés (...) mais uniquement leurs intérêts, d'abord financiers" 

L'objectif de la directive : obtenir une rémunération plus juste des plateformes 

Soutenue par plusieurs dizaines de médias européens, dont l'AFP, et les artistes, la réforme ambitionne d'adapter à l'ère du numérique la législation européenne du droit d'auteur, qui date de 2001, une époque où YouTube, Tumblr ou encore Twitter n'existaient pas.

Ses défenseurs espèrent obtenir une rémunération plus juste des plateformes utilisatrices de leur contenus, mais cette réforme reste combattue avec force par les géants du Net comme Google et les partisans d'un internet libre. Ces opposants affirment que la réforme nuirait à la créativité et à la gratuité du Net.

"Nous défendons une certaine idée du partage culturel"

Des arguments rejetés par les artistes signataires de la tribune qui disent défendre "une certane idée du partage culturel. Nous défendons le droit d'écrire notre histoire et non de vivre celle que les géants ont décidée pour nous, nous défendons l'intérêt général et pas seulement des intérêts privés car nous ne défendons rien d'autre que notre bien commun le plus précieux, une certaine idée de la démocratie", assurent-ils.


Enfin, s'adressant aux eurodéputés, ils plaident qu'en votant le projet de directive, ils prouveront que "l'Europe sait défendre les intérêts de ses peuples mieux que ces géants qui prétendent le faire à leur place".

Lutter contre les lobbys puissants des Gafa

Le texte dénonce les "sommes vertigineuses" dépensées par ces géants du Net pour combattre le projet de directive révisant le droit d'auteur. Le Parlement européen doit se prononcer le 26 mars sur une adoption définitive de ce projet de réforme controversé, en discussion dans l'UE plusieurs années.

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