Rédigé à la fin des années 50, "Paris est une fête", d’Ernest Hemingway, évoque les années 20 à Paris, l’effervescence littéraire et simplement artistique qui y prévalait, le tout accompagné d’un relâchement des mœurs et d’une tolérance rarement égalée. Ce Paris-là, c’était celui des fêtes exubérantes, des peintres, des jazzmen, des danseuses et des écrivains autour de la librairie "Shakespeare & Co". Voilà le Paris qu’un anonyme évoquait en quelques mots lorsqu’il déposait un simple papier rappelant que "Paris est une fête", devant le Bataclan au lendemain des ignobles attentats perpétrés dans la salle de spectacle, aux terrasses de restaurants et devant le Stade de France. En un geste, cet inconnu (ou cette inconnue) dépassait l’horreur de cette soirée pour jeter un cri d’espoir. Plus encore qu’un simple "Paris sera toujours Paris", c’était une réponse directe à l’obscurantisme : l’écriture, la culture et la création, dont Paris est l’une des capitales, l’emporteront toujours sur la barbarie. Reportage : P. Deschamps, M. Weber / F. Bazille, J. Michaan, / H. Cardon, B. De Saint-Jore Le titre "Paris est une fête" n'est pas d'Hemingway ! Non seulement "Paris est une fête" a été publié trois ans après le suicide d’Ernest Hemingway en 1961, mais en plus son titre original "A moveable feast" a été trouvé par son ami A. E. Hotchner. La traduction de ce titre, ou plutôt son interprétation, a été écrite par le traducteur de l’ouvrage, Marc Saporta. L’auteur du livre, Ernest Hemingway n’en aura donc jamais rien su !