
Leena Yadav explique comment elle a décidé de s'attaquer à ce sujet sensible, largement boudé par l'énorme industrie cinématographique indienne. "Ce film est ma réaction à une société misogyne qui traite les femmes comme des objets sexuels, dont le rôle se limite à servir les hommes. Si j’ai choisi d’écrire l’histoire de ces femmes ordinaires au destin extraordinaire, c’est pour donner à mes personnages féminins une voix qui observe, comprend et réagit.".

Si "La saison des femmes" se déroule dans un village imaginaire, la réalisatrice n'a pas choisi la région par hasard : "Durant l’hiver 2012, raconte-t-elle, j’ai sillonné le désert aride du Kutch, dans l’État indien du Gujarat, en quête d’histoires à raconter. Situé au nord-ouest de l’Inde, ce territoire reculé aux paysages impressionnants abrite deux millions d’habitants, répartis en petites communautés. La population est régie par d’anciennes « normes » patriarcales décrétées par le conseil du village, composé en grande partie d’hommes. J’ai été captivée par les paysages du Kutch, par son sol desséché et craquelé, et par ses femmes aux tenues chamarrées."
Il suffit effectivement de regarder la bande annonce pour comprendre pourquoi Leena Yadav a choisi de poser sa caméra dans cet étonnant Gujarat.
Le film vient d'être récompensé par deux prix lors du dernier festival de Valenciennes : prix du Jury et prix d'interprétation féminine décerné collectivement aux quatre actrices principales.