Cet article date de plus de dix ans.

Le réalisateur Martin Scorsese plaide pour "une culture visuelle"

Le réalisateur américain Martin Scorsese a incité ses concitoyens, lundi, à accorder une plus grande attention à la "culture visuelle" et à embrasser leur riche patrimoine cinématographique avant qu'il ne s'efface littéralement.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Gary Grant dans "La mort aux trousses" 1959
Scorsese a plaidé pour un renforcement de l'engagement national envers la restauration et la conservation des films lors d'un discours à la conférence Jefferson, un événement dédié aux sciences humaines, au Centre John F. Kennedy de Washington. Aujourd'hui, comme jamais auparavant, les gens sont secoués par les images, a déclaré le réalisateur de 70 ans, récompensé par plusieurs oscars pour ses  films comme "The Departed", "Raging Bull", "Goodfellas", "Taxi Driver" et, plus récemment, "Hugo".

La culture visuelle dans les écoles

"C'est pourquoi je pense que nous devons insister sur la culture visuelle dans les écoles", a déclaré Martin Scorsese. "Les jeunes ont besoin de comprendre que toutes les images ne sont pas là pour être consommées puis oubliées, vous voyez. Nous devons leur apprendre à comprendre la différence entre les images animées qui participent au développement de leur humanité et de leur intelligence, et les images animées qui ne font que vendre quelque chose." Le réalisateur a également souligné les innovations que la technologie numérique a apporté à son métier, permettant entre autre de numériser des centaines de films. "Aujourd'hui, nous avons des outils vraiment merveilleux", a déclaré Martin  Scorsese.

Mais pour bien comprendre le langage des images animées, il est essentiel de "tout préserver", des films à gros succès aux films personnels en passant par les films qui ne peuvent pas être considérés comme des oeuvres d'art à la première lecture, a poursuivi le réalisateur.  Pour soutenir ses déclarations, Scorsese a projeté un extrait de "Vertigo"  d'Alfred Hitchcock  -qui est considéré aujourd'hui comme une oeuvre de génie mais qui était toisé lors de sa sortie en 1958 simplement comme un thriller de plus.  
"Tout comme nous avons appris à être fiers de nos poètes et de nos écrivains, du jazz et du blues, nous devons être fiers de notre cinéma, c'est une forme d'art américain" a-t-il déclaré. "C'est une grande responsabilité, et nous devons nous dire que le temps est arrivé" de regarder au-delà du box-office et de commencer à prendre soin de chaque film comme s'il était "le plus vieux livre dans la bibliothèque du Congrès," a-t-il ajouté.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.