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"Grâce à Dieu", le film de Ozon sur l'affaire Barbarin sort bien ce mercredi 20 février

Le film de François Ozon, "Grâce à Dieu", sur l’affaire de pédophilie dans le diocèse lyonnais, impliquant le cardinal de Lyon Philippe Barbarin comme couverture des faits, sortira bien mercredi 20 février. La justice a débouté mardi une ex-membre du diocèse de Lyon qui demandait le retrait de son nom du film, ce qui aurait entraîné un report de la sortie du long métrage.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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François Ozon et François Marthouret sur le tournage de "Grâce à Dieu" de François Ozon
 (Mars Films)

"Grâce à Dieu" raconte la naissance de l'association de victimes "La Parole Libérée", fondée à Lyon en 2015 par d'anciens scouts accusant d'agressions sexuelles le père Bernard Preynat, actes dont l’Eglise avait connaissance, sans les dénoncer, tout en laissant le prêtre avoir la responsabilité d’enfants pendant des années.

Présomption d'innocence

La décision de justice du mardi 19 février émanait de Régine Maire, une ex-membre du diocèse de Lyon. Cette femme, aujourd'hui âgée de 80 ans, avait comparu début janvier à Lyon aux côtés du cardinal Philippe Barbarin pour ne pas avoir dénoncé à la justice les agressions de l'ex-prêtre. Mais comme le jugement n'a pas encore été rendu - il le sera le 7 mars - elle estime que le film porte atteinte à sa présomption d'innocence et à sa vie privée. La justice n'est pas allée dans son sens.

Ce jugement fait suite à la décision survenue le lundi 18 février, après la mise en référé par l’avocat du père Preynat au motif que le prêtre supposé pédophile dans cette affaire n’était pas encore jugé.

Zen

Mardi matin, François Ozon se disait totalement "zen" avant la décision de justice. "Le film n'est pas à charge contre cette dame, je la montre dans son cadre professionnel, dans un cadre public, donc j'ai confiance en la justice", avait-t-il affirmé sur Europe 1.

L'avocat de Régine Maire, Me Xavier Vahramian, estimait à l'audience que sa cliente, incarnée par Martine Erhel, était au contraire représentée comme "un personnage dénué d'empathie, sévère et ayant pour but alors de servir le cardinal Barbarin". Son nom est cité une vingtaine de fois et elle est représentée dans 15 à 20 scènes.

Le film prend le parti de citer nommément le cardinal Barbarin, le père Preynat et Régine Maire mais de donner seulement les prénoms des victimes.

La date de sortie de l’œuvre avait été programmée en raison de sa sélection à la Berlinale, selon François Ozon, hors de toute considération judiciaire. "Grâce à Dieu" s’est vu par ailleurs couronné du Grand prix du jury du festival.

Si la justice avait donné satisfaction à Mme Maire, cela aurait retardé techniquement la sortie du film puisqu'il aurait fallu rappeler les quelque 300 copies déjà distribuées dans les salles de cinéma et réenregistrer la bande-son.

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