Cette production, qui sort mercredi 9 octobre en Europe exclusivement sur Playstation 3, s'apparente à un thriller. On y suit durant une quinzaine d'années le parcours de la petite Jodie Holmes, reliée à une entité invisible.
Cette entité nommée Aiden est capable d'agir sur son environnement en faisant tomber des objets ou en prenant possession de l'esprit d'autres personnages. Cette particularité vaut à Jodie d'être l'objet d'études, notamment de la part du scientifique Nathan Dawkins (William Dafoe).
Comme "Heavy Rain", "Beyond : Two Souls" a nécessité d'importantes sessions de "performance capture", cette technologie qui permet de capter les mouvements et les voix d'acteurs avant de les retranscrire à l'écran. Mais Quantic Dream a, cette fois, fait appel à des vedettes du 7e Art, à savoir Ellen Page (Jodie Holmes) et Willem Dafoe (Nathan Dawkins), pour interpréter les rôles principaux.
Pour venir à bout des quelque 2.000 pages de script, quatre semaines de tournage ont eu lieu dans un studio spécialement aménagé, sous l'objectif d'une soixantaine de caméras. Des moyens conséquents pour une production qui a coûté 20 millions d'euros, un budget comparable à celui d'un gros film français.
"Beyond : Two Souls" : le making of avec capture de mouvements
L'accent est mis sur l'émotion plus que l'interactivitéA l'écran, tout a été fait pour fluidifier au maximum l'action. Qu'il contrôle Jodie ou Aiden, le joueur est ainsi peu sollicité et se contente le plus souvent d'appuyer sur une touche au bon moment pour que l'histoire continue. S'il échoue, le scénario avancera tout de même mais d'une autre manière, avec à la clé vingt-trois fins différentes.
L'aventure se vit à travers plusieurs épisodes marquants de l'existence de Jodie, dans le désordre, le puzzle de sa relation complexe avec Aiden prenant progressivement forme.
Si l'interactivité via la manette est donc réduite à la portion congrue, c'est au niveau émotionnel que le créateur de cette production, David Cage, souhaite avant tout impliquer le joueur.
"Beaucoup de jeux se résument à tirer sur tout ce qui bouge ou à conduire des voitures. Je vise autre chose. J'ai davantage envie de parler de la réalité, des rapports entre les gens, de sensations comme la peur ou de thèmes comme la mort, afin de proposer quelque chose de différent", a expliqué David Cage.
Cette ambition, portée de longue date par Quantic Dream, se traduit par une certaine empathie vis-à-vis de Jodie Holmes. Elle vaut aussi à David Cage des critiques récurrentes de la part d'une frange de joueurs, qui lui reprochent d'être davantage un réalisateur de films qu'un créateur de jeux.
"Il y a des joueurs différents, des goûts différents, des jeux différents", a répliqué David Cage lors de l'avant-première du jeu vidéo, mercredi dernier... dans un grand cinéma parisien (Le Grand Rex), où les fans étaient venus nombreux.