"12 jours" est le deuxième documentaire du cinéaste-photographe dans le monde de la maladie mentale. En 1982, c'était "San Clemente", tourné dans un mouroir psychiatrique italien. Toujours d'une très grande humilité, le réalisateur a cette fois posé trois caméras dirigées, l'une vers la magistrate, la deuxième vers la personne internée, et une troisième qui filme la scène de profil, montrant tout l'espace du petit bureau.
Raymond Depardon invité du Soir 3
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Passer inaperçu
La grande force de Raymond Depardon, ancien photographe de guerre, est de réussir à ne pas influer sur l'instant qu'il filme. Sans que l'on comprenne vraiment comment, il réussit à passer inaperçu, à ne rien modifier malgré sa présence et celle des caméras. Le moment est pourtant très important pour ceux qui "comparaissent" devant la magistrate. Elle doit décider si la personne face à elle peut être remise en liberté sans présenter de danger pour elle-même ou pour autrui. La discussion est parfois émouvante, profonde, certains échanges pourraient préter à sourire, mais le contexte est là qui rappelle tout de suite à la réalité.
BA 12 jours de Raymond Depardon
Ceux qu'on n'entend jamais
Les documentaires de Raymond Depardon sont nécessaires. Ils portent la parole de ceux qu'on n'entend jamais. Autrefois les délinquants et les prisonniers, aujourd'hui ces citoyens mis à l'écart de la société et que leur santé mentale risque de condamner à un long emprisonnement. Certains, en tentant de montrer qu'ils vont bien, font la preuve du désordre de leur pensée. D'autres ne paraissent pas comprendre l'enjeu du moment. Tous sont des citoyens, des êtres tout aussi humains que la magistrate, les infirmiers, le cinéaste ou le spectateur. Et c'est l'honneur de Raymond Depardon de toujours nous le rappeler.
12 jours, l'affiche
© Wild Bunch productions12 jours
Film documentaire français de Raymond Depardon
Montage Claudine Nogaret
1h27
sortie française le 29 novembre 2017