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"The Predator" : l'extraterrestre aux dreadlocks perd de sa superbe

Cinquième opus de la franchise créée par John McTierman en 1987 avec Arnod Schwarzenegger, "The Predator" en rajoute dans l’humour, la violence et le gore. La série n’a jamais fait dans la dentelle, en mixant le film de "gros bras" et la science-fiction la plus primaire. Elle n’est toutefois pas dénuée de charme. Mais avec Shane Black ("Iron Man 3") aux commandes, le niveau est tiré vers le bas.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
"The Predator" de Shane Black
 (Twentieth Century Fox France)

Predator contre bras cassés

L’humour et l’action sont les deux fondamentaux du cinéma de Shane Black ("Kiss Kiss, Bang Bang", "The Nice Guys"). Il ne déroge pas à sa ligne dans "The Predator", tout en bousculant un peu les codes de la franchise. Un Predator, race extraterrestre qui prend la Terre comme terrain de chasse pour confectionner des trophées humains, s’écrase sur notre planète, poursuivi par un rival. Un enfant, qui a découvert le crash, prend par inadvertance des armes révolutionnaires de l’"alien". Les Predators partent à sa recherche pour les récupérer. Un commando militaire composé de bras cassés part en quête du garçon : l’affrontement est inévitable…
Le scénario co-signé par Shane Black (auteur de celui de "l’Arme fatale") est agrémenté de bonnes idées de départ, comme celle de voir les extraterrestres muter en enrichissant leur ADN avec celle de leurs proies. La première scène de poursuite et du crash lance également sur les chapeaux de roues un film prometteur. C’est par la suite que les choses se gâtent.

Sur le carreau

Le héros Quin McKenna (Boyd Holbrook) à la tête de l’escouade militaire n’inspire en effet rien de bon. Ses airs de dur à cuire dilettante, surjoué, le prive de toute empathie. Quant à ses subalternes, ramassis de marines sortis d’un hôpital psychiatrique, sont plus bêtes à manger du foin les uns que les autres. Ce qui aboutit à des dialogues indigents, parsemées de blagues douteuses. Si ce ton relevait d’une irrévérence joyeuse, on pourrait s’en réjouir, mais la lourdeur doublée d’une interprétation médiocre laisse sur le carreau.
Boyd Holbrook, Jacob Tremblay, Keegan-Michael Key, Olivia Munn et le réalisateur Shane Black :  "The Predator"
 (Twentieth Century Fox France)
Le film tente de renouer avec le commando du premier film. Mais les nouveaux protagonistes sont à mille lieux du charisme des Schwarzenegger, Carl Weather ou Bill Duke de l’original (dans lequel apparaît d’ailleurs le réalisateur Shane Black). Evidemment, le Predator gigantesque du film impressionne, mais les scènes de combat s’enquillent sans originalité, jusqu’à lasser, alors que l’on se moque du sort réservé à ce bataillon de bas du front. On ressort de cette chasse extraterrestre, bredouille.
"The Predator" : l'affiche
 (Twentieth Century Fox France)

LA FICHE

Genre : Science-fiction / Action
Réalisateur : Shane Black
Pays : Etats-Unis
Acteurs : Boyd Holbrook, Trevante Rhodes, Olivia Munn, jacob Tremblay, Sterling K. Brown, keegan-Michael Key, Yvonne Strahovski, Alfie Allen
Durée : 1h47
Sortie : 17 octobre 2018
Synopsis: Les pires prédateurs de l'univers sont maintenant plus forts et plus intelligents que jamais, ils se sont génétiquement perfectionnés grâce à l'ADN d'autres espèces. Alors qu’un jeune garçon devient accidentellement leur cible, seul un équipage hétéroclite d'anciens soldats et un professeur de science contestataire peuvent empêcher l’extinction de la race humaine.

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