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"Nos batailles" : Romain Duris dans un rôle sur mesure en jeune père abandonné

Romain Duris est souvent identifié à la séduction, dans des rôles d'éternel immature irrésistible. Dans "Nos batailles", deuxième film après "Keeper", déjà sur la parentalité, Guillaume Senez lui offre un personnage de père dont l’épouse fuit sa famille du jour au lendemain sans prévenir. Un choc qui le met en quête de ses responsabilités. Comme si le rôle rejoignait l’acteur.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Romain Duris et Laetitia Dosch dans "Nos batailles de Guillaume Senez
 (Haut et Court)

Communauté de ton

Absorbé par son travail de chef d’équipe dont les manutentionnaires sont harcelés par une DRH à la main de fer, Olivier (Romain Duris), marié, deux enfants, constate que son épouse est partie du jour au lendemain sans crier gare. Elle lui laisse sur les bras une situation qu’elle ne supporte plus, sans le lui expliquer, le laissant face à lui-même et ses responsabilités. Dans la vraie vie, c’est plutôt l’inverse qui s’avère avec souvent une irresponsabilité masculine patente. Ce n’est pas le moindre des mérites de "Nos batailles" d’inverser les rôles, avec leurs conséquences…
Si Romain Duris rencontre un rôle majeur dans sa carrière en le tenant à bout de bras, tous les autres acteurs (Laure Calamy, Laetitia Dosch, Lucie Debay, et les enfants Basile Grumberger, Lena Girard Voss) l’entourent avec grand talent. Un accord indéniable naît de ces rencontres autour d’un projet dont la nature devient commune. S’y retrouvent un investissement sociétal - un père devant joindre sa famille et sa profession, une femme fragilisée par sa vie de couple négligé -, et une dimension sociale, dans la vie de l’entreprise d’Olivier, et la sensibilité de Claire (Laure Calamy) aux difficultés des autres.

Social et sociétal

La part sociale du film rappelle la veine tenue par Stéphane Brizé dans "La Loi du marché" et "En guerre". L’autre, qui relève des rapports de couple et de son rapport aux enfants, est plus souvent traité dans le cinéma français en termes de comédie ("Papa ou maman" 1 et 2). C’est la qualité de "Nos Batailles" de traiter les deux sujets de front dans une belle cohérence sous un jour dramatique, sans jamais tomber dans le pathos, avec réalisme et des touches d’humour qui traduisent le recul des protagonistes confrontés à une situation terrible.
Romain Duris dans "Nos batailles" de Guillaume Senez
 (2018 Iota Production / LFP – Les Films Pelléas / RTBF / Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma)
Le mystère demeure dans les motifs du départ de Claire, même s’ils sont suggérés. "Nos Batailles", sont la bataille d’Olivier pour défendre les salariés de son entreprise, et celle de Claire qui échoue à le rapprocher de sa famille. Ils se rejoignent dans leur entreprise à faire face aux difficultés des plus faibles dans la société, auxquels ils s’identifient. Si le message et la sensibilité du films sont forts, la forme, conventionnelle, l’est moins, hormis dans la direction d’acteurs. "Nos Batailles" n’en reste pas moins puissant, même si le film reste un peu long, mais avec des scènes enjouées et une belle interprétation. 
"Nos batailles" : l'affiche
 (Haut et Court)

LA FICHE

Genre : Drame
Réalisateur : Guillaume Senez
Pays : France
Avec :  Romain Duris, Laure Calamy, Laetitia Dosch, Lucie Debay, basile Grumberger, Lena Girard Voss, Dominique Valadié, Sarah Le Picard
Durée : 1h38
Sortie : 3 octobre 2018

Synopsis : Olivier se démène au sein de son entreprise pour combattre les injustices. Mais du jour au lendemain quand Laura, sa femme, quitte le domicile, il lui faut concilier éducation des enfants, vie de famille et activité professionnelle. Face à ses nouvelles responsabilités, il bataille pour trouver un nouvel équilibre, car Laura ne revient pas.

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