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"Kong : Skull Island" : le singe géant du cinéma renaît sous influence nippone

King Kong est une des figures majeures du cinéma. Né en 1933, il a connu plusieurs suites et digressions, jusqu’au remake du film original en 2005 par Peter Jackson. "Kong : Skull Island" n’en est pas une suite, mais un "reboot" (refonte de l’histoire originale) par les producteurs du "Godzilla" de 2014 et de "Pacific Rim" (2013), ce qui explique la coloration nippone de cette nouvelle version.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
"Kong : Skull Island" de Jordan Vogt-Roberts
 (2017 WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC., LEGENDARY PICTURES PRODUCTIONS, LLC AND RATPAC-DUNE ENTERTAINMENT LLC. ALL RIGHTS RESERVED)

On reprend tout à zéro

Exit la belle captive offerte en sacrifice au roi Kong, out la "love story" entre la belle et la bête, annulé le voyage destructeur à New York et la visite de l’Empire State Bulding… Cette refonte de "King Kong" se déroule entièrement sur l’Ile du Crâne (Skull Island), dont est originaire le singe géant, explorée par une troupe très militarisée ayant pour but de préparer l’exploitation des ressources naturelles de son sous-sol.

Deuxième film de Jordan Vogt-Roberts, après l’indépendant "The Kings of Summer" en compétition à Sundance en 2013, "Kong : Skull Island" est une grosse machine de guerre produite par des spécialistes ès blockbusters. Ce qui n’empêche pas le film de faire passer un message antimilitariste virulent et écologique dans l’air du temps, dans une veine anti-Trump d’actualité. Samuel J. Jackson y campe un général revanchard des plus buttés après le fiasco vietnamien, auquel s’opposent des membres de l’expédition, plus sensibles à défendre un écosystème exceptionnel.

Brie Larson et Tom Hiddleston dans "Kong : Skull Island de Jordan Vogt-Roberts
 (Warner Bros)

Kaijù Eiga

Une des originalités est de concevoir un bestiaire détachée des versions 1933 et 2005. Il n’est donc plus préhistorique (tyrannosaures, brontosaures, triceteratops…), mais original, selon une zoologie de fantasy, établissant un lien direct avec les films de grands monstres japonais (Kaijù Eiga). Les références à "Varan the Unbelivable" (Inoshiro Honda, 1958), "King Kong contre Godzilla" (Inoshiro Honda, 1962), "Destroy All Monsters" (Inoshiro Honda, 1968)… pullulent. Restez après la fin du film pour voir l’après-générique, où l’épilogue réjouira tous les amateurs de Kaijù Eiga !

"Kong : Skull Island" : une affiche américaine pastichant celle d'"Apocalypse Now"
 (Warner Bros)

Sur le rythme d’un film d’action effréné et spectaculaire, "Kong : Skull Island" ne lésine pas sur l’humour et le second degré, pastichant les films sur la guerre du Vietnam (le film est une coproduction américano-vietnamienne) : "Apocalypse Now" (une affiche du film détourne même l’originale de Coppola), "Platton", "Full Metal Jacket"… La distribution est également au top, avec, outre Samuel L. Jackson, Tom Hiddleston ("Only Lovers Left Alive", "Thor"), Brie Larson ("Room"), John Goodman ("The Big Lebowski"), ou John C. Reilly ("The Lobster"). Un pop corn movie réjouissant qui soigne tant une très belle photographie, que des effets spéciaux époustouflants. Un "King Kong VS Godzilla" est d’ores et déjà dans les tuyaux : on en redemande !

"Kong : Skull Island" : l'affiche japonaise
 (Warner Bros. Japan)

LA FICHE

Fantastique de Jordan Vogt-Roberts (Etats-Unis/Vietnam)) - Avec :  Tom Hiddleston, Samuel L. Jackson, Brie Larson, John C. Reilly, John Goodman, Corey Hawkins, John Ortiz, Jing Tian - Durée : 1h58 - Sortie: 8 mars 2017

Synopsis : Un groupe d'explorateurs plus différents les uns que les autres s'aventurent au cœur d'une île inconnue du Pacifique, aussi belle que dangereuse. Ils ne savent pas encore qu'ils viennent de pénétrer sur le territoire de Kong... Un singe gigantesque qui règne sur l'île peuplée d'une faune à sa dimension, avec laquelle il est en perpetuel conflit. Cette fois il va devoir confronter l'homme...

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