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"Gaston Lagaffe" : Pef Martin-Laval retrouve l'esprit de la BD de Franquin

Après "Le Petit Spirou" et "Spirou et Fantasio", "Gaston Lagaffe" est le troisième titre de l’écurie Dupuis à être adapté au cinéma. Créé en 1957 par André Franquin, "Gaston Lagaffe" reste une des bandes dessinées les plus "bidonnantes", du haut de sa vingtaine d’albums publiés. Pierre-François Martin-Laval, dit Pef, parvient à trouver des équivalents au cinéma de cette BD phare.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Alison Wheeler et Théo Fernandez dans "Gaston Lagaffe de Pierre-François Martin-Laval
 (Arnaud Borrel)

Impossibles contrats

Sacralisé lors d’une exposition au Centre Georges Pompidou, à Paris, en 2017 pour ses 60 ans, "Gaston Lagaffe" connaît désormais les honneurs du 7e art dans une adaptation réussie de Pierre-François Martin-Laval.

Reportage : E. de Pourquery / M-P. Degorce T. Mongellaz / E. Noël

On y retrouve ce personnage lunaire, paresseux, inventeur invétéré et gaffeur catastrophique, employé de bureau dilettante accompagné de sa mouette et de son chat turbulents, entouré de son chef Prunelle, de sa soupirante Mlle Jeanne et de Mr. de Mesmeaker, éternellement à la recherche de la signature de fameux contrats.
En accord avec les origines de la bande dessinée, il n’y a pas vraiment d’intrigue dans cette adaptation. Franquin l’avait conçue comme des planches indépendantes publiées par semaine, puis rassemblées en albums. Le film de Pef reprend le principe en maintenant comme fil conducteur la signature des impossibles contrats. Il actualise également le personnage et son environnement en faisant de Gaston un stagiaire qui ne travaille plus au journal "Spirou", mais dans une startup en déliquescence. Motif des sollicitations répétées de Mr. de Mesmeaker pour la racheter. Comme dans la BD, les gaffes répétées de Gaston l’empêchent à chaque fois d’arriver à ses fins…

Equivalents graphiques

La réussite majeure de cette adaptation réside dans le graphisme de ses images, respectueuses de l’univers de Franquin. D’abord dans les personnages auxquels Pef a trouvé les interprètes parfaits, même si Théo Fernandez est encore hésitant dans le rôle-titre. Mais le réalisateur en Prunelle, Alison Wheeler en Mademoiselle Jeanne, Jérôme Commandeur en Monsieur de Maesmaker, Arnaud Ducret en agent Longlarin, jusqu’à Silvie Laguna en Mademoiselle Kiglouss sont irrésistibles. Les costumes très graphiques de Brigitte et Marie Calvet participent également pour beaucoup du brillant passage de la BD au cinéma.
Théo Fernandez et Pierre-François Martin-Laval dans "Gaston Lagaffe" de Pierre-François Martin-Laval
 (Arnaud Borrel)
Les inventions délirantes et catastrophiques de Gaston s’enquillent les unes après les autres avec un rythme soutenu, le Gaffophone (instrument de musique improbable aux vibrations sismiques), la voiture bricolée, la mouette et le chat turbulents… sont au rendez-vous. Comme dans la bande dessinée, le comique de répétition joue à plein régime, tout en se renouvelant. Drôle et énergique, ce "Gaston Lagaffe" remplit bien son contrat, lui, bel et bien signé par Pierre-François Martin-Laval. 
"Gaston Lagaffe" : l'affiche
 (UGC)

LA FICHE

Genre : Comédie
Réalisateur : Pierre-François Martin-Laval 
Pays : France
Acteurs : Théo Fernandez, Pierre-François Martin-Laval, Arnaud Ducret, Jérôme Commander, Alison Wheeler, Christophe Canard, Maka Sidibé, Sébastien Chassagne, Charlotte Gabris, Silvie Laguna, Estéban
Durée : 1h24
Sortie : 4 avril 2018

Synopsis : M’enfin ! Gaston débarque en stage au Peticoin. Avec ces inventions délirantes, il va changer le quotidien de ses collègues. Chat, mouette, vache, et gaffophone seront au rendez-vous des aventures de notre bricoleur de génie qui ne pense qu’à faire le bien autour de lui mais qui a le don d’énerver Prunelle son patron. Les gaffes à gogo de notre empêcheur de travailler en rond pourront-elles éviter que le redoutable Monsieur de Mesmaeker rachète le Peticoin ?

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