Sa gueule crache de l'eau"Quand je suis tombé sur le blockhaus, je me suis tout de suite dit qu'il ressemblait à la tête d'un reptile, ça collait tout à fait avec le personnage du dragon Shenron qui a bercé ma jeunesse", raconte Blesea, qui -avec son ami Baby K- a peint la fortification. Après deux jours, à coups de bombes de peinture, le résultat est spectaculaire : l'oeil rouge ardent et les écailles vertes du dragon ont pris possession de ce vestige de l'histoire. Selon la marée, sa gueule crache de l'eau."Dragon Ball a marqué une génération, celle du ‘Club Dorothée’", explique l'artiste de 32 ans. "Au-delà de la peinture, c'est un lien affectif que j'ai voulu recréer, même aujourd'hui les jeunes regardent le manga" créé par le Japonais Akira Toriyama.Terrain de jeu pour les graffeursDepuis le début de la semaine, de nombreux amateurs de street art et autant de curieux ont fait le déplacement à Réville, petite commune de 1.200 habitants. "Des clichés ont circulé sur les réseaux sociaux et sur ma page Facebook (@bleseagraffiti). Même à l'étranger on nous demande où on peut voir le blockhaus", se réjouit le graffeur. Un coup de pub pour la commune, dont le maire "a salué l'œuvre à la radio", confie même le street artist. Des touristes devant le dragon "Shenron" de Dragon Ball, peint sur un blockhaus, de la plage de Réville (Manche) (CHARLY TRIBALLEAU / AFP) Blesea et son ami ne sont pas à leur premier coup d'essai, un sphinx orne ainsi un bunker à Biville (Manche) et Dark Vador, personnage de Star Wars est visible à Urville-Nacqueville (Manche)."Les plages de Normandie regorgent de blockhaus à l'abandon. C'est un terrain de jeu pour les graffeurs. On se sert des formes atypiques laissées par le temps pour faire des créations", explique le jeune homme. Conscient de la teneur historique de certaines de ces constructions, Blesea assure "ne pas toucher aux blockhaus protégés comme ceux à Utah Beach ou Omaha Beach". Pour l'artiste, "c'est aussi un prétexte pour faire parler de l'histoire".