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Les couleurs de Van Gogh en projection numérique à l'Atelier des Lumières à Paris

Après Klimt l'an dernier, Van Gogh envahit en images numériques les grands espaces de l'Atelier des lumières à Paris, qui resplendissent, jusque dans leurs recoins, des couleurs du peintre des "Tournesols". On en prend plein la vue mais on reste un peu sur sa faim. Pourtant, le public sera au rendez-vous, c'est sûr. Jusqu'au 31 décembre 2019
Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Vincent Van Gogh en projection numérique à lAtelier des Lumières à Paris (février 2019)
 (Lionel Bonaventure / AFP)

Après ses Carrières de lumière des Baux-de-Provence ouvertes en 2012, la société de gestion de lieux culturels Culturespaces, filiale d'Engie, a inauguré l'an dernier à Paris l'Atelier des Lumières, dédié à la projection numérique d'art. La première "installation immersive" de ce nouveau lieu, consacrée à Klimt, a attiré un public très nombreux, dépassant le million de visiteurs, selon ses organisateurs.
 
Aujourd'hui, c'est Vincent Van Gogh qui investit pour plus de neuf mois l'ancienne fonderie de fer fondée par la famille Plichon en 1835 rue Saint-Maur (Paris XXe), un vaste espace réaménagé qui atteint 10 m de hauteur et offre 3300 m2 de projection.

Reportage France 3 Paris Ile-de-France, J. Serra / O. Bodin / T. Guiet

Plongés dans le bleu des "Iris"

Pendant 35 minutes, on peut admirer des milliers d'images des tableaux de l'artiste néerlandais et de leurs motifs, grossis, mis en mouvement, projetés sur les murs et le sol par 140 vidéoprojecteurs. Des taches de couleurs envahissent le lieu : on est sur la palette du peintre pour commencer. Puis on suit "Le semeur" (1888) qui se détache du fond, plusieurs plans du tableau se séparent et bougent séparément. L'énorme soleil qui l'illumine grossit.
 
Un peu plus tard, on est dans les œuvres de jeunesse, réalisées par Van Gogh aux Pays-Bas, dans les intérieurs sombres des "Mangeurs de pommes de terre" et d'un "Tisserand". La lampe au plafond se met à se balancer, les images se floutent.
 
De nouveau, les couleurs se font vives quand des tournesols défilent. Il est vrai que c'est magnifique quand le bleu des "Iris" gagne tout l'espace. Celui-ci vire de nouveau au jaune, au rouge, au bleu, puis au vert tendre. Des fleurs blanches se détachent d'un amandier au printemps.
 
Ensuite, on suivra Van Gogh à Paris, au "Moulin de la Galette", à Arles dans les jaunes de sa "Terrasse de café le soir, place du Forum" et dans sa chambre bleue.
Bouquets de tournesols de Van Gogh à l'Atelier des lumières à Paris (février 2019)
 (Lionel Bonaventure / AFP)

Le spectacle invite-t-il à connaître Van Gogh ?

"La nuit étoilée" se reflète dans l'eau qui bouge devant nos yeux. Avant que les oiseaux noirs du "Champ de blé aux corbeaux" s'envolent et que le visage du peintre en autoportrait émergent du ciel.
 
La projection est un vrai spectacle, une prouesse technique, accompagnée de musiques éclectiques, de Lully à Nina Simone en passant par Puccini et Miles Davis, diffusées grâce à une sonorisation "spatialisée" avec 50 enceintes. On se laisse facilement prendre au plaisir de toutes ces couleurs qui nous entourent. On ne doute pas que, comme s'en réjouit Bruno Monnier, le président de Culturespaces, "les enfants comme leurs parents (soient) émerveillés par les images".
 
Mais ce spectacle, présenté comme une "expérience émotionnelle", une "aventure sensorielle" pour tous publics, invite-t-il vraiment à découvrir le peintre ? Les gros plans sur ses traits de peinture permettent-ils vraiment de comprendre comment il travaillait ?
 
Les oeuvres défilent sur les murs de façon souvent partielle, elles ne sont pas nommées et le public ne reçoit aucune explication, même si, bien caché derrière le mur du fond de la mezzanine, sont affichées une très courte biographie de Vincent Van Gogh et un résumé des étapes de la projection. Même si les tableaux avec leurs titres défilent à l'intérieur d'une citerne située au centre de la fonderie.

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