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Facebook : couvrez ce sein de pierre que je ne saurais voir !

Le réseau social Facebook a censuré un historien orléanais qui avait publié sur sa page l'image de cariatides dont les seins nus embellissent depuis un siècle un immeuble de la ville. Une polémique est née autour du réseau social d'une pruderie frôlant le ridicule en matière de publication "osée", mais beaucoup plus tolérant quant aux vidéos violentes, racistes ou de propagande.
Article rédigé par franceinfo
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L'une des deux cariatides censurées par Facebook
 (France 3 / Culturebox)

Mais quels sont les critères des censeurs de Facebook pour autoriser ou interdire une publication ? On se souvient qu'une des plus importantes oeuvres d'art de la fin du XIXe, "L'Origine du Monde" de Gustave Courbet avait subi les foudres pudibondes du réseau social.

Ne voyant que l'image montrée et non l'oeuvre qui la représente, ils ont une fois de plus repoussé les limites de la cécité artistique en retirant l'image de deux statues figurant sur la façade d'un édifice d'Orléans. Un historien local l'avait publiée sur sa page. Elle montrait ces deux cariatides, seins nus, telles que le sculpteur les a pensées et offertes à la vue du public en 1897, alors que Félix Faure était  président de la République française, Guillaume II empereur d'Allemagne et que l'affaire Dreyfus allait enflammer les passions.

Pour résumer, ces statues n'ont pas choqué la société française il y a 120 ans et elles offusquent un réseau social aujourd'hui, comme elles choqueraient sans doute un islamiste ou un président à vie de Corée du Nord. 

Reportage : P. Bouchenot / J. Brusseau / F. Marche

Magritte

Permettons-nous de rappeler aux censeurs des réseaux sociaux la différence entre un objet et sa représentation. Demandons pour cela l'aide amicale et posthume de René Magritte qui, peignant en 1929 ce tableau intitulé "La trahison des images", la résumait en une image et une courte phrase.  

"La trahison des images" de René Magritte (1929)
 (PHOTOPQR/L'ALSACE)

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