Tous les peuples ont droit à l'art et à la cultureInspiré par le "Musée de l’exil" porté dans les années 1980 en Afrique du Sud par des artistes internationaux pour dénoncer l’apartheid, ce projet est bâti sur la contribution solidaire d’artistes. Gérée par une association de droit français, la collection est pour le moment conservée à l’Institut du monde arabe, en attendant la construction du Musée. Coordonnée par l'artiste Ernest Pignon-Ernest, "cette collection a pour vocation d'être représentative de l'art international depuis les années 1970. L'idée est de dire que tous les peuples ont le droit à la culture, à l'art, à la littérature et la poésie. C'est pourquoi cela s'appelle un musée "pour" la Palestine", explique Françoise Cohen, directrice de l'IMA Tourcoing.Cette antenne de l'IMA Paris, inaugurée en 2016, s'est vue prêter près de 80 des plus de 300 oeuvres offertes depuis trois ans à la collection, déjà exposée dans la capitale. Parmi elles, des photographies où figure le poète palestinien Mahmoud Darwich, une peinture d'un mot-image en arabe ou encore un pochoir de Jeff Aerosol. Jef Aerosol "This world is (y)ours world", technique mixte sur toile, 2014 (Jeff Aerosol, Collection du Musée d'art moderne et contemporain de la Palestine) La collection a vocation a constituer celle d'un musée à Jérusalem-EstA terme, l'exposition a l'ambition d'être hébergée dans un musée à Jérusalem-est, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l'État auquel ils aspirent. La prospection d’un terrain à Jérusalem-Est a débuté. Et suivant la même démarche de dons solidaires, les premiers contacts avec des architectes de renom ont été noués.Le projet a reçu les dons de nombreux artistes, "peu importe leur origine ou leur religion, mais engagés pour montrer un élan de solidarité envers les Palestiniens", souligne Sarah Bourkaïb, médiatrice culturelle à l'IMA Tourcoing. Ernest Pignon-Ernest : Parcours Mahmoud Darwich sur les murs de Ramallah en Palestine, photographie, 2009 (Ernest Pignon-Ernest, Collection du Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine) Le photographe Henri Cartier-Bresson, le plasticien Ernest Pignon-Ernest, les peintres Claude Viallat et Hamed Abdallah font notamment partie des artistes exposés.Ce musée "en exil" a vu le jour sous l'impulsion de l'intellectuel palestinien Élias Sanbar, ambassadeur de la Palestine à l'Unesco. "Comme le dit Élias Sanbar, le peuple palestinien n'a pas besoin d'attendre que le conflit soit résolu avant d'être au contact de belles choses", rappelle Mme Bourkaïb. Gérard Fromanger : Que pensez-vous de la situation (digigraphie 2/2), 2009. (Gérard Fromanger, Collection du Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine ) L'exposition entend aussi replacer la question palestinienne dans l'actualité. "La thématique migratoire liée à la Syrie a eu tendance à ramener les Palestiniens au second plan. Notre message est de dire: attention, il y a toujours d'anciens problèmes qui ne sont pas réglés", avertit Mme Cohen.Ouverte en septembre et présentée jusqu'à la mi-janvier, l'exposition a attiré environ 4.000 visiteurs.