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De Cy Twombly à Andy Warhol : figures de l'art américain au Grand Palais

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Le Musée d'art moderne de San Francisco, fermé pour des travaux d'extension qui vont lui permettre d'intégrer les œuvres de la collection de Doris et Donald Fisher, prête au Grand Palais 49 oeuvres de cette collection et de son propre fonds. Une petite exposition qui permet de voyager dans l'art contemporain américain avec 14 de ses représentants les plus importants (jusqu'au 22 juin 2015)

A gauche © Affiche Rmn-Grand Palais, Paris 2014 - A droite © Estate of Philip Guston,courtesy McKee Gallery, New York © SFMOMA / photo Don Myer

En introduction de l'exposition quatre œuvres d'Alexander Calder (1898-1976), plus ancien que les autres artistes exposés mais bien représenté dans la collection Fisher, pourtant axée sur l'art de la fin des années 1960 à nos jours. On peut voir dans ses mobiles et pièces murales colorés une préfiguration de l'abstraction d'après-guerre. Ici, "Tower With Painting", 1951 (The Doris and Donald Fisher Collection at the San Franciso Museum of Modern Art)
 (Calder Foundation New-York / ADAGP, Paris 2015 © SFMOMA / photo Ian Reeves)
Ellsworth Kelly (né en 1923) est un des représentants majeurs de l'art abstrait d'après-guerre. Ses œuvres inspirées de la nature et de l'architecture utilisent des formes et des couleurs vives pour stimuler les sens et provoquer des réactions émotionnelles. Ici, "Spectrum I", 1953 (San Francisco Museum of Modern Art, The Doris and Donald Fisher collection at the San Francisco Museum of Modern Art, et Helen and Charles Schwab Collection)
 (Ellsworth Kelly © SFMOMA / photo Katherine Du Thiel)
En marge des courants, entre dessin et peinture, Cy Twombly (1928-2011) fait référence dans ses griffonnages illisibles et ses lignes emmêlées à des paysages et des moments de l'histoire et de la culture de l'humanité. Abstraites, ses œuvres suggèrent pourtant la complexité de l'expérience humaine. Ici, "Untitled (Bacchus 1st Version IV)", 2004 (The Doris and Donal Fisher Collection at the San Francisco Museum of Modern Art)
 
 (Cy Twombly Foundation © SFMOMA)
Avec ses œuvres lyriques des années 1950-1960, Philip Guston (1913-1980) est une figure de l'expressionnisme abstrait, avant un brusque retour à la figuration qui fait scandale : il crée alors des peintures proches de la culture populaire, notamment de la BD, peuplées d'objets, livres, chaussures, briques. Les deux périodes sont représentées dans l'exposition. Ici, "Back View", 1977 (San Francisco Museum of Art, don de l'artiste)
 (Estate of Philip Guston, courtesy McKee Gallery, New York © SFMOMA / photo Don Myer)
Exposé dans la même salle que Philip Guston, Richard Diebenkorn (1922-1993) a aussi navigué entre figuration et abstraction. Ici ce sont ses magnifiques toiles abstraites qui sont exposées. Celles d'une première période, dans les années 1950, où il exprime l'expérience qu'il a vécue dans un lieu avec des paysages abstraits faits de plans de couleurs douces. Puis une peinture de la série "Ocean Park", quand il revient à l'abstraction après sa période figurative avec des oeuvres lumineuses faites de lignes droites et de plusieurs strates de peinture. Ici, "Berkeley #23", 1955 (San Francisco Museum of Modern Art, don du Women's Board)
 (The Richard Diebenkorn Foundation © SFMOMA / photo Richard Grant)
A partir d'un vocabulaire formel de lignes, formes, volumes, Sol LeWitt (1928-2007), figure de l'art conceptuel, veut dépouiller l'art de tout contenu subjectif. C'est l'idée qui est importante dans l'oeuvre. Quand il crée des formes, il est préoccupé par l'interaction entre l'art et l'espace. Il cherche à intégrer le mur dans l'œuvre, y dessinant parfois directement ("Wall Drawings"). Ici, "Wall Grid (3 x 3)", 1966 (San Francisco Museum of Modern Art, Phyllic C. Wattis Fund for Major Accessions)
 (Adagp, Paris 2015 © SFMOMA / photo Ben Blackwell)
Donald Judd (1928-1994) est considéré comme un des principaux représentants du minimalisme bien qu'il se défende d'appartenir à aucun courant. Il crée des constructions de formes qu'il fait fabriquer par l'industrie, empilements de rectangles d'acier ou de cuivre suspendus, alignement de cubes d'acier reliés par une barre creuse bleue laquée. Il supprime toute trace du geste de l'artiste ainsi que les matériaux traditionnels des beaux-arts. Ici, "Untitled", 1973 (San Francisco Museum of Modern Art, achat avec l'aide de fonds du National Endowment for the Arts et des Amis du musée)
 (Art © Judd Foundation / ADAGP, Paris 2015 © SFMOMA / photo Ben Blackwell)
Autre artiste minimaliste, Carl Andre (né en 1935) utilise des matériaux ordinaires, briques, pierres, métaux, qu'il pose au sol sans les fixer définitivement. Il invite le spectateur à aborder ses œuvres de multiples points de vue, à marcher sur ses carrelages de cuivre et de zinc. Ici, "Parisite", 1984 (San Francisco Museum of Modern Art, don d'Anthony Meier Fine arts, San Francisco, et de Perry Rubenstein, New York)
 (Adagp, Paris 2015 © SFMOMA / photo Ben Blackwell)
Dan Flavin (1933-1996), ce sont des tubes fluorescents qu'il utilise pour ses sculptures unissant l'ampoule et la lumière qu'elle produit sur l'environnement. Cet autre représentant de l'art minimaliste, même s'il récuse le terme, revendique l'art "le plus simple, ouvert et direct" qui soit. Ici, "'monument' for V.Tatlin", 1969 (The Doris and Donald Fisher Collection at the San Franciso Museum of Modern Art)
 (Stephen Flavin / ADAGP, Paris 2015 © SFMOMA)
Les deux plus grandes figures du pop art sont représentées dans l'exposition. Roy Lichtenstein (1923-1997), fasciné par la force de la publicité, représente en grand et en noir et blanc des objets de la vie courante comme un pneu. Inspiré aussi par la bande dessinée, il utilise les points benday de l'imprimerie pour composer ses figures. Une pièce entière est consacrée à Andy Warhol (1928-1987), avec une petite dizaine de ses sérigraphies, images multiples de Jackie Kennedy, Marlon Brando ou Elizabeth Taylor (les célébrités le fascinent), de criminels ou de boites de thon. Ici, Roy Lichtenstein, "Live Ammo (Tzing !), 1962 (The Doris and Donald Fisher collection at the San Francisco Museum of Art)
 (Estate of Roy Lichtenstein New York / ADAGP, Paris, 2015 © SFMOMA)
Chuck Close (né en 1940) est exposé en face de Roy Lichtenstein. Ce n'est pas avec des points noirs qu'il compose ses figures, mais avec une quantité de petites cellules peintes en couleur, travaillant à partir d'une photo de ses modèles. Il réussit à faire des portraits ressemblants, ici de trois artistes qui sont ses aînés, Robert Rauschenberg, Roy Lichtenstein et Agnes Martin. "Robert", 1996-1997 (Collection Vicki et Kent Logan, don partie et promis au San Francisco Museum of Art)
 (Chuck Close, courtesy Pace Gallery, New York © SFMOMA / photo Ellen Page Wilson)
Après des œuvres monochromes dans les années 1960, Brice Marden (né en 1938), qui revendique l'influence de la calligraphie chinoise, crée dans les années 1980 des traits enchevêtrés en forme de grille, qu'il annule parfois en les recouvrant de peinture claire sous laquelle elles forment ce qu'il appelle des "figures fantômes". Ici, "Cold Moutain 6 (Bridge)", 1989-91 (San Francisco Museum of Modern Art, achat grâce à un don de Phyllis C. Wattis)
 (ADAGP, Paris 2015 © SFMOMA / photo Ben Blackwell)
Agnes Martin (1912-2004) travaille elle aussi sur des grilles : elle dessine des lignes légères et serrées ou de petits rectangles sur fond blanc léger, pour exprimer, dit-elle, l'innocence et la liberté par rapport au chaos et à l'agitation de la vie quotidienne. Un travail qu'elle refuse de voir associer au minimalisme, se revendiquant de l'expressionnisme abstrait. Ici, "Falling Blue", 1963 (San Francisco Museum of Modern Art, don de M. et Mme Moses Lasky). Icones américaines, chefs-d'oeuvre du San Francisco Museum of Modern Art et de la collection Fisher, Grand Palais, du 8 avril au 22 juin 2015
 (ADAGP, Paris, 2015 © SFMOMA / photo Ben Blackwell)

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