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Picasso, Hugo Pratt, art persan et japonais, 15 expositions à voir en régions avant l'été

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Il sera souvent question de voyages dans les musées des régions cette saison : les voyages imaginaires de Picasso à Marseille ou ceux, bien réels, d'Hugo Pratt à Lyon. On restera au Japon à Metz et on se transportera dans l'Algérie des années 1930 à Montpellier avec les photographies de Germaine Tillion et Thérèse Rivière tandis que le Louvre-Lens célébrera l'art persan du 19e.

A gauche © Dael & Grau - A droite © Succession Picasso 2018

Pablo Picasso n'était pas un grand voyageur mais ses amis artistes, poètes et intellectuels qui sillonnaient le monde lui envoyaient des cartes postales. Ces images constituent une source d'inspiration pour ses œuvres. L'exposition Picasso, voyages imaginaires, au Mucem et à la Vieille Charité, emprunte cinq itinéraires, de l'Afrique fantôme à l'Orient rêvé, dans l'antre imaginaire du maître, où ses œuvres dialoguent avec des œuvres maîtresses des musées de Marseille. Ici, Pablo Picasso, "Femme au tambourin", 1925, Paris, musée de l'Orangerie, Collection Jean Walter et Paul Guillaume
 (Succession Picasso 2018)
Vivacité des couleurs, formes traitées en aplats, originalité de compositions fondées sur l'asymétrie, l'esthétique de l'art japonais est radicalement différente de celui qui était enseignée aux artistes européens depuis des siècles. Le Musée des impressionnismes de Giverny s'intéresse à l'impact important qu'il a eu a dans l'œuvre des peintres de la génération impressionniste et post-impressionniste, autour de Claude Monet, un des premiers à s'intéresser à l'estampe japonaise. Du 30 mars au 15 juillet 2018. Ici, Claude Monet, "Le Bassin aux nymphéas, harmonie verte", 1899, Paris, musée d'Orsay, legs du comte Isaac de Camondo 1911 
 (RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski)
L'art fastueux de la dynastie persane des Qajars (1786-1925) sera au Louvre-Lens, dans une scénographie de Christian Lacroix : 400 œuvres issues de collections du monde entier, peintures, dessins, bijoux, émaux, tapis, costumes, photographies d'une période où l'art de cour virtuose perpétue les traditions tout en s'ouvrant aux innovations. Du 28 mars au 22 juillet 2018. Ici, Jules Laurens, "Les ruines du palais d'Ashraf" (entre 1848 et 1894), Carpentras, bibliothèque Inguimbertine
 (Bibliothèque-musée Inguimbertine)
Le Palais Lumière d'Evian présente Jules Adler, peintre franc-comtois naturaliste, préoccupé par les luttes sociales, qui au tournant du XXe siècle a été le peintre du peuple des villes, des ouvriers et de la misère, dans une palette sombre. Il s'est intéressé aussi aux fêtes populaires et aux petits métiers des rues. Puis, après 1910, il a tourné son regard vers les humbles des campagnes. Du 3 mars au 21 mai 2018. Ici, Jules Adler, "Les Haleurs", 1904, Musée d'Orsay, Paris, En dépôt au musée de la Tour des Echevins, Luxeuil-les-Bains 
 (ADAGP, Paris 2018)
Les Abattoirs de Toulouse poursuivent leur série de monographies consacrées à de grandes figures de l'art moderne et contemporain avec le sculpteur basque espagnol Eduardo Chillida (1924-2002), maître du fer qui a associé dès les années 1950 le travail de la forge à la modernité, englobant dans son œuvre l'espace environnant. L'exposition réunit des œuvres marquées par la préoccupation du sculpteur pour les notions de gravité, de vide et de plein. Du 5 avril au 26 août 2018. Ici, Eduardo Chillida, "Peine del viento XV", San-Sebastian, 1976
 ( Zabalaga – Leku, Adagp, Paris, 2018 ; photo Archives Eduardo Chillida)
Le Musée de Grenoble a choisi 115 feuilles sur l'ensemble de son fonds de plus de 2000 dessins anciens. De Delacroix à Gauguin, de Corot à Puvis de Chavannes, de Jongkind à Fantin-Latour, une sélection qui invite dans l'intimité de l'atelier ou accompagne les artistes en pleine nature, sur le motif. Du 17 mars au 17 juin 2018. Ici Paul Gauguin, "Te nave nave fenua", 1892 
 (Musée de Grenoble)
Fin 1934, deux jeunes chercheuses, Thérèse Rivière et Germaine Tillion partent en mission dans les Aurès, dans l'est algérien, pour le musée d'ethnographie du Trocadéro. Armées d'un Leica et d'un Rolleiflex, elles y prennent plusieurs milliers de photos, disparues et retrouvée au début des années 2000. Le Pavillon populaire de Montpellier présente une sélection de 120 images traduisant deux regards sur une société traditionnelle encore préservée et ses rapports à la présence coloniale. Du 7 février au 15 avril 2018. Ici, Germaine Tillion, "Une azria (femme libre) avec un groupe d'hommes, marché annuel de Tiskifine", août 1935
 (Association Germaine Tillion)
Le LaM célèbre l'œuvre prospective de Nicolas Schöffer, au carrefour des sciences et des technologies. Grand prix de sculpture de la Biennale de Venise en 1968, cet artiste-chercheur se réclamait d'une "pensée audiovisuelle" et se voulait sculpteur de matériaux immatériels. Une "exposition-spectacle" qui veut mettre en valeur son art des projections, dans un environnement de lumières et de sonorités. Du 23 février au 20 mai 2018. Ici, Atelier Schöffer, "Effet prismatique"
 (photo : N. Devitte / LaM © Adagp – Eléonore de Lavandeyra-Schöffer, 2017)
Le Centre Pompidou-Metz poursuit sa "saison japonaise" avec un troisième et dernier volet consacré au collectif Dumb Type, pionnier de la mise des nouvelles technologies au service de l'art. Formé en 1984, Dumb Type rassemblait à ses débuts une quinzaine d'étudiants du Kyoto City Art College, des plasticiens, des vidéastes, des chorégraphes et performeurs, des architectes, des graphistes, des ingénieurs du son et des informaticiens. Dans une époque où l'individu est plongé dans la consommation et submergé d'informations, Dumb Type crée un théâtre expérimental où le corps des performers est le support des images, des sons et des décors. Du 20 janvier au 14 mai 2018. Ici, Dumb Type, S/N, 1992 
 (© Photo Yoko Takatani)
L'exposition du château de Tours sur Lucien Hervé, organisée avec le Jeu de Paume, se poursuit jusqu'au 27 mai. Elle nous montre que le grand photographe d'architecture, connu pour son travail avec Le Corbusier et son goût de la géométrie, est surtout un photographe de l'humain et de la beauté du détail qui "court la rue". A travers 160 tirages de formats variés, comme ceux qu'il aimait exposer, elle aborde tous les aspects de son oeuvre. Ici, Lucien Hervé, "L'accusateur", Delhi, Inde, 1955
 (Lucien Hervé, Paris)
L'œuvre d'Hugo Pratt, grand voyageur comme son personnage fétiche, Corto Maltese, est ouverte sur l'ailleurs. Le musée des Confluences à Lyon embarque le public vers les territoires chers au célèbre auteur de BD, du "Grand Océan" au "Grand Nord" en confrontant ses dessins à des pièces d'ethnographie qui l'ont fasciné. Hugo Pratt s'est en effet souvent inspiré d'objets provenant de grands musées occidentaux et de leurs catalogues. L'exposition "Hugo Pratt, lignes d'horizons" les présente à côté de ses œuvres graphiques. Du 7 avril 2018 au 24 mars 2019. Ici, "L'assaut du fort" d'Hugo Pratt (1970)
 (Cong SA. Suisse. Tous droits réservés)
La Fondation Maeght de Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes) accueille l'artiste coréen Lee Bae, avec ses peintures, sculptures et installations épurées spécialement conçues pour le lieu. Ses œuvres mêlent l'arte povera occidentale et les codes et pratiques artistiques traditionnelles coréennes : la nature est présente grâce au feu, au charbon de bois et à la symbolique et l'immatériel du noir. Il utilise les formes noires, les matériaux, les fonds blancs, la lumière et l'ombre, la densité et la transparence  pour révéler un environnement et un paysage intérieur. Du 24 mars au 17 juin 2018. Ici, Lee Bae, "Landscape", troncs d'arbres brûlés, Vue d'installation au Musée d'art de Daegu en 2014
 (Photo PARK Myung-Rae © Lee Bae)
Le Musée Unterlinden de Colmar propose de redécouvrir Adolphe Braun, photographe du XIXe siècle (actif entre 1851 et 1877) qui a exploité et perfectionné divers procédés techniques de l'époque comme le négatif sur verre au collodion humide, le collodion sec, le tirage su papier salé, le tirage à l'albumine et le tirage au charbon : plus de 200 photographies (fleurs, Alsace, montagnes, Egypte, guerre de 1870, panoramas) sont complétées par une vingtaine de tableaux  d'artistes célèbres, pour interroger l'interaction des sujets photographiques avec la peinture et l'estampe. Du 17 février au 14 mai 2018. Ici, Adolphe Braun, "Panorama de Paris. L'Ile de la Cité, l'Hôtel de Ville", 1867, tirage au charbon, Colmar, Musée Unterlinden / Droits réservés
Le musée Dapper a fermé ses portes à Paris en juin dernier mais la fondation du même nom qui possède une importante collection d'art africain, poursuit ses activités. Elle s'associe à la Fondation Clément en Martinique pour organiser une grande exposition : une centaine de pièces majeures des collections de la Fondation Dapper représentative de grandes cultures des sociétés de l'Afrique subsaharienne : masques, statues, insignes de dignité qui parlent de l'histoire des peuples. Et aussi une trentaine de créations de 17 artistes contemporains : sculptures, peintures, photographies, photomontages, collages et textiles. Du 21 janvier au 6 mai 2018. Ici, Malala Andrialavidrazana "Figures 1838, Atlas Elementaire", 2015
 (Malala Andrialavidrazana, Courtesy 50 Golborne, London / C-Gallery, Milano / Kehrer, Berlin)
700 dessins, pour la majorité Art Déco, comme le lieu qui les accueille, sont présentés à La Piscine de Roubaix : il s'agit de dessins préparatoires de bijoux créés entre 1900 et 1950 par le joaillier nordiste Dael & Grau, redécouverts fortuitement lors d'un déménagement. On les appelle "gouachés", et ils sont à la joaillerie ce que les patrons sont à la haute couture : des dessins techniques qui guideront la réalisation des bijoux. Un écho à l'importante collection de bijoux du musée roubaisien. Du 3 février au 1er avril. Ici, anonyme, maquette pour broche, vers 1930, collection Dael & Grau
 (Dael & Grau)

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