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Axel Bauer : 30 ans de carrière et un album best of, "Live à Ferber"

Si on prononce le nom d'Axel Bauer, en chœur le public s'exclame "Cargo de nuit", de 1983. Mais il y eut aussi "Éteins la lumière" et "À ma place". Avec la parution d'un Best of, "Live au studio Ferber", uniquement disponible sur internet, retour avec le chanteur sur 30 ans de musique et 7 albums : un coup d’œil dans le rétroviseur sur les hauts et les bas d'une carrière si singulière...
Article rédigé par Christophe Airaud
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
 

12 titres, 3 tubes entrés dans le Panthéon de la chanson et du rock français : des riffs à rendre jaloux un guerrier de la guitare, une basse aux grooves envoûtants, une batterie qui trace un sillon rectiligne et surtout une voix. Celle d'Axel Bauer aux accents nouveaux. Voici les ingrédients de "Live à Ferber", un album live mais sans public, un Best of mais enregistré dans les conditions du direct. Axel Bauer ne fait jamais les choses comme les autres. Rencontre en 5 explications avec celui qui en 1983 chantait : "J'avance sur ce quai humide... l'enfer va commencer".

1. Pourquoi un album "best of" ?

"Un Best of, c'est un coup d'oeil dans le rétroviseur. J'ai vendu des millions de disques et pas que de Cargo". Axel Bauer, assis au soleil, dans un bar proche de l'Elysee Montmartre pose ainsi le débat dès le début. Il n'y a pas eu que "Cargo" dans sa vie d'artiste. Si cette chanson envoûtante lui colle à la peau ("de serpent", comme le rappelle un titre de son précèdent album ), Axel Bauer veut toujours et encore rappeler qu'il n'est pas l'homme d'un tube (ou de trois) .Il est un musicien, un guitariste, un rockeur. Et à l'écoute de "Studio Ferber", c'est ce qui saute aux oreilles. Oubliez les arrangements pop voir même variété, ces morceaux claquent rugueux et ténébreux. Et les titres recèlent un talent mélodique indéniable.

"Un Best of, c'est réunir des chansons et se réunir soi-même. J'ai une longue carrière, j'avais envie de ramener le passé dans le présent. Vous savez carrière, c'est un joli mot." La sienne, il le dit, a connu un début fulgurant avec "Cargo".

2. 1983 : Cargo de nuit 

Axel Bauer : "Quand nous sommes sortis du studio avec Michel Eli (l'auteur du titre), nous savions que nous tenions un morceau qui allait marcher, c'était une évidence. Cette chanson parlait à l'âme, pas au cerveau. Une bonne chanson, bien sûr c'est mystérieux, c'est magique, mais c'est aussi mathématique. La chanson doit avoir ses fondements, on parle de mystère mais on peut quand même parler d'une façon de se donner." La légende dit que le patron du label Vogue aurait accueilli la chanson par un "cela ne marchera jamais !!!!". Celui-ci avait un flair d'enfer.

3. Cargo pouvait il etre une malédiction ?

"Il y a un malentendu avec moi. J'ai fait dans les années 80, mais je ne suis pas de la génération 80. J'ai commencé au Rose Bonbon, j'ai débuté avec les Rita Mitsouko. Au début, j'étais un indé !". Composée en désaccordant sa guitare, en écoutant les métamorphoses de Richard Strauss, en étant inspiré par Django Reinhard et en flirtant avec les gammes arabisantes, la composition de "Cargo" envoûte dés la sortie du titre. "Le clip avec Mondino a aussi énormément fait pour le succès de la chanson", rajoute-t-il. 

C'est vrai, cette allure à la Querelle inspirée de Jean Genet fera le reste. A la question : ce fulgurant, voire foudroyant succès, ne fut-il pas une malédiction ? Axel Bauer semble étonné : "Je ne me pose pas la question, sans "Cargo" je ne serais pas devant vous. C'est quand-même mieux que "la danse des canards". "Cargo" est une chanson qui donne envie de vivre, les mots sont dark mais c'est une énergie qui avance. Quand je l'entends à la radio, je me dis quand même, c'est pas mal du tout."


4. Pourquoi un live ? 

On connaissait l'album-studio, on connaissait l'album en public, Axel Bauer impose le live en studio. 12 titres interprétés avec Bastien Burger à la guitare, Antoine Reinninger à la basse et Vincent Lechevallier à la batterie. Axel Bauer : "Souvent, je trouve que les versions live sont meilleures que les versions studio. Après la tournée 2013/15, j'ai eu envie de garder une trace. Au fil du temps, les versions changent, par exemple : la version d'"Eteints la lumière" est plus rapide, plus accélérée, plus rock, plus actuelle".

Ce jour-là Axel, tee-shirt noir orné d'une vanité bleu défend cet album comme les sept précédents. Le premier s'appelait "Les nouveaux seigneurs". Déjà, il avait fallu attendre trois ans après Cargo. A la question : Pourquoi prendre toujours son temps avant de donner des nouvelles, soit tous les sept à huit ans ? Axel répond : "je suis peut-être plus lent que les autres, je suis aussi hors catégorie, je refuse tous les clivages, je ne rêvais pas d'etre connu je voulais être musicien. C'est ce qui m'a sauvé." 

5. Et maintenant ? 

"Ce best of, c'est un point d'arrivée, une étape, mais c'est surtout un nouveau départ". Axel Bauer sait bien que le public se lassera de ces souvenirs d'une carrière passée, aussi beaux soient ces douze titres revus et corrigés. Alors, il écrit, il compose, il travaille. Mais il ne donne pas de rendez-vous pour la sortie du prochain album. En l'attendant, ceux qui dans les années 80 vivaient leur jeunesse au son de "Cargo" retrouveront le Bauer d'antan et les plus jeunes découvriront un compositeur rock qui mérite que l'on revisite sa musique.

Sortie de "Live au studio Ferber" d'Axel Bauer.
Uniquement sur internet, à écouter sur Deezer ou Spotify 

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