Cet article date de plus de six ans.

Solidays 2017 sous le signe de la solidarité internationale

Malgré une affiche attractive (le groupe anglais Prodigy, -M-, Archive...), ses habituelles conférences engagées et la solidarité internationale pour leitmotiv de sa 19e édition, le festival Solidays ne devrait pas atteindre la fréquentation record de l'an dernier.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
Ibrahim Maalouf, Solidays 2016
 (CITIZENSIDE / Yann KORBI / Citizenside)

Macron invité, Agnès Buzyn et Françoise Nyssen attendues 

Luc Barruet, cofondateur de l'association Solidarité sida et directeur du plus grand festival francilien (202.000 spectateurs en 2016) qui se déroulera de vendredi à dimanche à l'Hippodrome de Longchamp, souhaite pourtant que l'évènement ait une résonance politique en cette riche année électorale.

Aussitôt élu, Emmanuel Macron a été invité. "On aimerait qu'il vienne rencontrer les bénévoles et les associations, et dire qu'il n'oublie ni la lutte contre le sida, ni les engagements de la France en termes d'aide au développement international", avait déclaré Luc Barruet début juin. Que le président vienne ou pas, Solidarités sida nourrit l'espoir de voir apparaître dans le projet de loi de finances 2018 "une trajectoire clairement dessinée vers une promesse vieille de 47 ans : consacrer 0,7% de notre richesse à la solidarité internationale et au développement".

Au cours de son quinquennat, François Hollande était venu à Solidays et annoncé qu'il maintiendrait "quoi qu'il arrive à l'identique" la contribution de la France au Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. L'édition 2016 record de Solidays avait permis de dégager un bénéfice de 2,2 millions d'euros pour soutenir des actions de prévention contre le sida dans différentes parties du monde.

Maalouf, -M-, The Prodigy, La Femme...

Outre la ministre de la Santé Agnès Buzyn et celle de la Culture Françoise Nyssen, attendues vendredi et samedi, plusieurs autres personnalités seront présentes pour participer à des conférences. Parmi elles, la Prix Nobel de médecine Françoise Barré-Sinoussi évoquera l'hypothèse "2030: la fin du Sida?", l'écrivain Jean-Christophe Rufin animera une thématique sur "l'Afrique: pas de paix durable sans développement", ou encore la directrice générale de la Fondation européenne pour le climat, Laurence Tubiana, qui abordera "la diplomatie du réchauffement climatique".

Au rayon musical, Solidays proposera environ 80 concerts et il y en aura pour tous les goûts. Vendredi, l'affiche sera dominée par les vétérans britanniques de l'électro-punk, The Prodigy, avec dans leur sillage le rappeur Mac Miller, les Jamaïcains Toots and the Maytals ou le groupe français La Femme. Samedi, se succéderont le collectif anglais Archive, le trompettiste Ibrahim Maalouf, les vétérans du hip hop House of Pain, le trio féminin L.E.J. ou encore le rap engagé de Kery James.

Dimanche, -M- clôturera l'édition avec son projet Lamomali, après les passages attendus du dj américain Diplo, de la très soul Imany, de la relève du rock "made in France" Last Train et des rois de l'électro-rock belge Soulwax.

"Nous ne sommes pas encore en danger mais si on n'a pas la capacité à changer les choses, cela pourrait être un problème pour la suite"

Malgré cette programmation de choix, Luc Barruet s'attend à "moins de monde que les années précédentes", tout en refusant de "s'y résigner".

"Les raisons sont multiples, a-t-il estimé. La tendance est assez générale, entre les événements dramatiques qui continuent de se passer, ou la présidentielle très particulière, cela fait une année pas comme les autres." "On voit l'environnement des festivals beaucoup changer, avec des dizaines de nouveaux projets en France et notamment a Paris, qui sont de plus en plus concurrents", a-t-il poursuivi, en évoquant sans le citer le mastodonte américain Lollapalooza qui s'apprête à débarquer les 22 et 23 juillet sur le même hippodrome de Longchamp.

"Si on n'arrive pas franchement à trouver de nouveaux partenariats, à relancer le projet, cette tendance est amenée à continuer. Nous ne sommes pas encore en danger mais si on n'a pas la capacité à changer les choses, cela pourrait être un problème pour la suite", prévient-il.

Malgré ce contexte, Solidays a maintenu sa politique de tarifs abordables, avec des prix qui n'ont pas augmenté depuis 15 ans, malgré une augmentation inévitable des coûts dus à la sécurité. Des billets pour vendredi et dimanche (29 à 39 euros) et des pass 3 jours (89 à 99 euros) restent en vente.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.