Cet article date de plus de huit ans.

Michel Polnareff se livre comme jamais dans "Spèrme", son autobiographie

En prélude à son grand retour discographique et scénique, Michel Polnareff publie le 24 mars une autobiographie baptisée "Spèrme" chez Plon. "Le Parisien" en a publié vendredi de longs extraits en avant-première. Son enfance douloureuse, son apprentissage sexuel chez les "putes", le coup de pub fesses à l'air de Polnarevolution, ce fils qui n'était pas le sien: le musicien dévoile son intimité.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Michel Polnareff en 1984 à Paris.
 (Michel Clement / AFP)

"Mon père m'a refusé l'enfance"

"Mon père m'a mené la vie dure et m'a refusé l'enfance", résume-t-il dans ses mémoires, citées par "Le Parisien Magazine" daté du 11 mars. Musicien, "il a toujours attendu de moi la perfection et je me suis ingénié à le satisfaire dès mes quatre ans : dix heures quotidiennes face au clavier (du piano)." Ce père violent, "m'a systématiquement interdit tout ce qui pouvait nourrir mon plaisir", dit-il encore.

Ces disques qu'il n'avait pas le droit d'écouter

"Pour mon apprentissage scolaire, j'ai intégré le cours Hatterner Prignet, qui réunissait le gratin de la descendance aisée. (...) J'étais dans une école de privilégiés sans avoir leurs moyens. (...) Comme je n'avais pas d'autre choix que d'être le meilleur, j'étais le premier en tout." Par phobie des microbes, son père lui interdit de fréquenter les gosses du quartier.

A l'adolescence, son géniteur lui interdit également d'écouter des disques. Pourtant, il va s'approvisionner en nouveautés chez Radio Trocadéro, avenue Paul Doumer. "J'achetais des disques que je ne pouvais pas écouter, par passion pour l'objet. Pour le plaisir de les regarder. De les toucher. Je les emmenais partout avec moi, cachés dans mes livres et cahiers."
"Polnareff se met à nu", titre "Le Parisien" Magazine du 11 février 2016.
 (Le Parisien)

"Fou de douleur" de ne pouvoir sauver sa mère

"Ma mère ne pouvait pas mourir.", écrit Polnareff, qui avait 30 ans à la mort de sa mère Simone. "Je voulais croire que moi, j'avais les moyens de la sauver. J'avais loué le jet privé de Liz Taylor pour l'emmener voir les plus grands spécialistes européens. (...) Partout où nous étions reçus, c'était la même sentence: trop tard. Ca me rendait fou de colère tant mon chagrin était immense. La seule personnne qui me connaissait et m'aimait allait ainsi disparaître et me quitter."

Son apprentissage chez les prostituées

"Alors, pour devenir un mec, je m'étais résolu à aller "aux putes", se souvient-il. "Celle qui m'avait fait grandir (dans tous les sens du terme) était une Algérienne aux dents en or qui m'appelait "mon biquet". (...) J'ai toujours eu beaucoup de respect pour les prostituées. Je les trouve très courageuses et très utiles à une société malade de solitude. Je suis sûr qu'elles empêchent beaucoup de viols."

Ses trois hivers parisiens à la rue

Son père lui ayant demander un loyer pour continuer à vivre sous son toit, Michel décide un jour de partir de chez lui. "Je ne dis pas que ça a été facile dans la rue. (...) Ca a été un grand choc car tout d'un coup, je découvrais la vraie vie. Complètement déboussolé et sans le sou, j'étais resté treize jours sans manger. Je n'avais fait que boire de l'eau. Moi qui n'était déjà pas bien épais, je faisais peur à voir."

Le jour, il joue de la musique dans la rue pour gagner de quoi manger, la nuit il dort dans le métro, avec une prédilection pour la bouche de Lamarck Caulaincourt. "Je ne regrette rien car j'ai beaucoup appris pendant mes trois hivers à la belle étoile", dit-il, assurant garder "de très bons souvenirs" de cette époque.
  (éditions Plon)

"Mon cul est donc célèbre"

"Je voulais faire un coup de pub pour mon spectacle à l'Olympia prévu en octobre 1972. Faire ma Polnarévolution. Je voulais seulement créer le buzz. Mission définitivement accomplie." (...) "Le matin de l'affichage, je m'étais posté en embuscade avec des amis près du Drugstore des Champs-Elysées", raconte-t-il, afin de guetter la reaction des passants. Ils n'ont pas été déçus : tous "pensaient avoir la berlue". Mais l'apothéose est atteinte avec les colleurs d'affiche. "Ce qu'on a pu se marrer avec mes copains, planqués dans une voiture, quand on a vu leur tête au quatrième lé. Ils n'osaient même plus passer leur balai à colle."

Ce fils qui n'est pas le sien

L'Amiral revient également sur l'épisode de la naissance de son fils Louka. Il raconte comment il a assisté sa compagne Danyellah lors de l'accouchement, le 28 décembre 2011. "Je n'oublierai jamais ce moment magique, plus que médical." Puis comment il a appris que l'enfant n'était pas de lui mais d'un donneur de sperme. "J'ai essayé d'oublier ce petit homme dont j'étais si fier d'être le père, c'est vrai. J'ai coupé les ponts à la minute même où Danyellah m'a avoué que je n'étais pas le géniteur." Le couple s'était ensuite retrouvé et il a reconnu l'enfant. 

"Spèrme", l'autobiographie de Michel Polnareff est publiée le 24 mars aux éditions Plon.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.