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Rentrée littéraire 2017, s'y retrouver dans les 581 romans programmés

C'est une tradition saisonnière : le magazine professionnel Livres hebdo publie ce vendredi 30 juin son gros dossier sur la rentrée littéraire, dans lequel il annonce le chiffre qui chaque année donne un léger vertige. Voilà. L'information est lâchée : 581, c'est le nombre de romans qui paraîtront entre mi-août et fin-octobre 2017.
Article rédigé par Laurence Houot
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 12 min
581 romans arriveront dans les rayons des librairies entre août et octobre 2017
 (Jacques LOIC / Photononstop)

581 romans, c'est un poil plus que l'année dernière (560 en 2016). 2017 fait la part belle aux romans français (390 contre 363 l'an dernier). 2017 offre également une très généreuse cuvée de premiers romans (81, contre 66 en 2016). Côté français, on retrouvera des valeurs sûres, comme Erik Orsenna, Marie Darrieussecq, Amélie Nothomb, Jean-Philippe Toussaint, Sorj Chalandon, Eric Reinhardt, Chantal Thomas, Eric-Emmanuel Schmitt et Philippe Besson, Lola Lafon, Michel Le Bris ou Patrick Deville... Côté étranger entre autres : Don DeLillo, Ron Rash, Juan Gabriel Vasquez, Orham Pamuk ou Joyce Carol Oates...

Voici une première sélection de cette rentrée, ce que nous avons pu en découvrir et ce que promettent les éditeurs.

1
Du côté des stars
"Frappe-toi le cœur" d'Amélie Nothomb (Albin Michel)
C'est son 26e, un par an depuis 26 ans, sans faute. Un très bon cru selon son éditeur Francis Esmenard, le patron des éditions Albin Michel.
"Kong" de Michel Le Bris (Grasset)
Une fresque de 944 pages qui prend sa source dans les tranchées de la Guerre de 14.
"Le jour d’avant" de Sorj Chalandon (Grasset)
27 décembre 1974 : 42 mineurs étaient tués par le grisou à la fosse Saint-Amé. Grièvement blessé dans l’accident, Joseph Flavent meurt quelques semaines plus tard. Après la disparition de son frère, Michel a quitté le Nord. Exilé à Paris, il a survécu, attendant de venger son frère. Par l'auteur de "Profession du père" (Grasset, 2015) et de "Retour à Killybegs (Grasset; Grand Prix du Roman de l'Académie-Française 2012).
"Taba-Taba" de Patrick Deville (Seuil)
Une grande fresque historique et romanesque, de Napoléon III aux attentats qui ont ensanglanté récemment le pays, en passant par la Grande Guerre et ses tranchées, puis par le Front populaire, la Débâcle, l’Occupation, la Résistance, le Vercors, la Libération. 
"Mon autopsie" de Jean-Louis Fournier (Stock)
"Je suis mort. C'est pas le pire qui pouvait m'arriver." Jean-Louis Fournier s'est fait autopsier par la charmante Egoïne pour qu'on sache ce qu'il avait dans la tête, dans le cœur et dans le ventre.
"Notre vie dans les forêts" de Marie Darrieusecq (P.O.L.)
Cette dystopie, qui se situe dans la postérité de Le meilleur des mondes, comme dans celle de 1984 ou de Fahrenheit 451, nous raconte une histoire de trafic d’organes, de gérontocratie, de totalitarisme sanitaire et politique. Marie Darrieussecq renoue avec la veine de "Truismes".
"La Fontaine : une école buissonnière"d'Erik Orsenna (Stock)
Portrait du poète : sa vie personnelle, ses problèmes d'argent, ses infidélités, son implication dans les querelles politiques car il est un soutien de Fouquet et un ennemi de Colbert, son rapport à la nature ainsi que son oeuvre prolifique entre fables et contes libertins.
"Un personnage de roman" de Philippe Besson (Stock)
L'histoire d'un certain Emmanuel Macron sur le chemin du pouvoir. On n'en sait pas plus...
2
Parmi les valeurs sûres
"Zabor" de Kamel Daoud (Actes Sud)
L'histoire d'un homme convaincu que l'écriture, que raconter des histoires repousse la mort. Fable, parabole, confession, le deuxième roman de Kamel Daoud est un hommage à la nécessité de la fiction.
"Sciences de la vie" de Joy Sorman (Seuil)
La romancière auteure de "La peau de l'ours" (Gallimard 2014) ou "Comme une bête" (Gallimard, 2012) revient avec un roman qui explore en profondeur le corps et ses liens avec l'âme, cette fois à travers la peau, avec l'histoire d'une jeune femme atteinte d'une étrange maladie. Ninon perpétue ainsi une malédiction qui frappe toutes les premières nées de sa famille depuis des générations.
"La Nuit des enfants qui dansent" de Franck Pavloff (Albin Michel)
Ils se rencontrent à la frontière autrichienne. Zâl va en équilibre sur un fil tendu, tête dans les étoiles et bras en balancier, Andras l'observe, pris au piège des souvenirs de sa vie d'avant dans une Hongrie quittée vingt ans plus tôt. L'un apprivoise l'espace avec sa tribu d'oiseaux, l'autre s'alourdit de trop de mémoire. Ensemble, ils partent pour Budapest où se retrouve la jeunesse d'Europe pour le grand festival d'été sur les îles du Danube, alors que dans l'ombre des gares campent des migrants en déshérence.
"Je me promets d’éclatantes revanches" de Valentine Goby (L'Iconoclaste)
Valentine Goby rend un très bel hommage à Charlotte Delbo. 
"Les histoires de Franz" de Martin Winckler (POL)
La suite de "Abraham et fils" (P.O.L. 2016). On retrouve la famille Farkas entre 1965 et 1970.
"Les bourgeois" d’Alice Ferney (Actes Sud)
De la Première Guerre mondiale à nos jours, Alice Ferney explore les destinées des enfants d'une famille bourgeoise, catholique, patriote et conservatrice. Acteurs de l'histoire nationale et de la légende de leur lignée, Alice Ferney revisite à travers ces personnages les grandes ou les déshonorantes heures de notre passé : tout un siècle français passé au tamis du roman familial.
"Nos vies" de Marie-Hélène Lafon (Buchet-Chastel)
Le nouveau roman de Marie-Hélène Lafon "aurait pour sujet la ville et ses solitudes", tandis que dans ses précédents romans, elle avait surtout exploré le monde paysan ("Joseph", Buchet Chastel 2014).
"La chambre des époux" d'Eric Reinhardt (Gallimard)
Nicolas, la quarantaine, compositeur de musique, apprend que sa femme Mathilde est atteinte d’un grave cancer. Alors que Nicolas s’apprête à laisser son travail en plan pour s’occuper d’elle, Mathilde l’exhorte à terminer la symphonie qu’il a commencée. Une histoire inspirée de la propre expérience d'Eric Reinhardt, partagée il y a dix ans avec son épouse.
"Mercy, Mary, Patty" de Lola Lafon (Actes Sud)
L'histoire de Patricia Hearst, petite-fille du célèbre magnat de la presse William Randolph Hearst, enlevée en février 1974 par un groupuscule révolutionnaire dont elle ne tarde pas à épouser la cause. Lola Lafon s’empare d’une icône paradoxale de la “story” américaine pour tenter de saisir ce point de chavirement où l’on tourne le dos à ses origines.
"Dans l’épaisseur de la chair" de Jean-Marie Blas de Roblès (Zulma)
C’est l’histoire de ce qui se passe dans l’esprit d’un homme. Ou le roman vrai de Manuel Cortès, rêvé par son fils – avec le perroquet Heidegger en trublion narquois de sa conscience agitée. Manuel Cortès dont la vie pourrait se résumer ainsi : fils d’immigrés espagnols tenant bistrot dans la ville de garnison de Sidi-Bel-Abbès, en Algérie, devenu chirurgien, engagé volontaire aux côtés des Alliés en 1942, accessoirement sosie de l’acteur Tyrone Power – détail qui peut avoir son importance auprès des dames…
"L’art de perdre" de Alice Zeniter (Flammarion)
L'auteur de "Juste avant l'oubli" signe une fresque pour raconter le destin, entre la France et l’Algérie, des générations successives d’une famille prisonnière de son passé.
"La tour abolie" de Gérard Mordillat (Albin Michel)
Un nouveau roman de l'écrivain et cinéaste engagé Gérard Mordillat. Il fait le récit d'une société concentrée dans une tour, les plus indigents au sous-sol, les puissants et les riches proches du ciel. Un petit monde qui fonctionne jusqu'au jour où la cantine de la tour ferme...
"Sur les traces de Paul Gauguin" de Jean-Luc Coatalem (Grasset)
Une enquête mystique et géographique, de la Bretagne à la Hollande, en passant par le Danemark, Panama, la Martinique, Tahiti, et les lointaines mers du Sud... sur les traces du peintre Gauguin.
"Un certain M. Piekielny" de François-Henri Désérable (Gallimard)
Sous la forme d'une enquête, François Henri Désérable part à la recherche de M. Piekielny, ce mystérieux voisin de Romain Gary lorsqu'il était enfant, à qui il a promis enfant de mentionner son existence aux nombreuses personnalités qu'il rencontrerait. 
"Une chance folle" de Anne Godard (Minuit)
Magda a été gravement brûlée lorsqu’elle avait quelques mois. Elle ne se souvient pas de l’accident, mais sa mère en a noté les circonstances dans un carnet.
3
Et les petits nouveaux ?
"Le courage qu’il faut aux rivières" d'Emmanuelle Favier  (Albin Michel)
Une plongée dans une tradition ancestrale pratiquée dans les Balkans : celle des "vierges jurées". Elles ont fait le serment de renoncer à leur condition de femme et acquièrent en contrepartie les droits que la tradition réserve depuis toujours aux hommes : travailler, posséder, décider. C'est le cas de Manushe, respectée par toute la communauté dans le village des Balkans où elle vit, jusqu'à l'arrivée du mystérieux et beau d’Adrian, qui va bouleverser les équilibres...
"Fief" de David Lopez (Seuil)
Un roman sur les lisières, entre villes et campagnes, par un jeune auteur de 32 ans issu du Master de Création littéraire de l’université Paris 8.
"Ma reine", de Jean-Baptiste Andrea (L'Iconoclaste)
Shell n’est pas un enfant comme les autres. Il vit seul avec ses parents dans une station-service. Après avoir manqué mettre le feu à la garrigue, ses parents décident de le placer dans un institut. Mais Shell préfère partir faire la guerre, pour leur prouver qu’il n’est plus un enfant.
"Son absence", d'Emmanuelle Grangé (Arléa)
En 1995, un jeune homme, François Munch, disparaît sans motif apparent. Il envoie une carte postale laconique à sa famille, il y annonce son départ définitif. Ses parents, ses frères et sœurs pensent alors à une fugue, une folie passagère... Un roman sur la famille.
4
Chez les "touche à tout"
"Innocence" d'Eva Ionesco (Grasset)
L'enquête d'Eva Ionesco sur son père, écarté quand elle était enfant par sa mère. Cette dernière, photographe, la fit poser dès l’âge de quatre ans, l’obligeant à des postures toujours plus suggestives, vendant son image à la presse magazine. Simon Liberati avait raconté cette histoire dans "Eva" (Stock, 2015).
"Neverland" de Thimothée de Fombelle (L'Iconoclaste)
Cet auteur star pour la jeunesse se lance dans la littérature pour adultes avec un roman sur ... l'enfance.
"Ton père" de Christophe Honoré (Mercure de France)
Un "autoportrait romancé".
"Vous connaissez peut-être" de Joann Sfar (Albin Michel)
Une fille rencontrée sur Facebook. Un chien auquel il essaie d'apprendre à ne pas tuer les chats. "Tout est vrai sinon c'est pas drôle", par l'infatigable père du "Chat du rabbin".
"La vengeance du pardon" de Eric-Emmanuel Schmitt (Albin Michel)
Une variation sous forme de nouvelle sur le thème du pardon.
"Made in China" de Jean-Philippe Toussaint (Minuit)
"J’ai rencontré Chen Tong, en 1999, à Bruxelles, je ne savais encore quasiment rien de lui et de ses activités multiples, à la fois éditeur, libraire, artiste, commissaire d’exposition et professeur aux Beaux-Arts. Ce livre est l’évocation de notre amitié et du tournage de mon film The Honey Dress au cœur de la Chine aujourd’hui. Mais, même si c’est le réel que je romance, il est indéniable que je romance". Jean-Philippe Toussaint.
"Sauver les meubles" de Marion Vernoux (L'Olivier)
Marion Vernoux est cinéaste. À la veille de la cinquantaine, l’avenir lui apparaît sous un jour particulièrement sombre : son dernier film a été un échec. Afin de ne pas céder au découragement, elle décide d’entreprendre le recensement de ses meubles en les photographiant. 
"Identité française" de Brice Matthieussent (Phébus)
Ribouldingue est un ancien Pied Nickelé. Personnage de bande dessinée, il vient d’accéder à la 3D. Pataquès, son complice, est atteint d’une étrange fièvre logorrhéique : il est dévoré de comparaisons comme on l’est de poux... Un hymne à l'imagination.
5
Du côté des étrangers 
"Zero K" de Don DeLillo (Actes Sud)
Choisir de mourir pour prendre la mort de vitesse, décider de se transformer en créature-éprouvette dans l’attente de jours meilleurs afin de revenir au monde en être humain augmenté et radicalement inédit, telle est l’offre de “Zero K”, un centre de recherches secret. Son principal actionnaire, le richissime Ross Lockhart, décide de faire appel à ses services pour son épouse, atteinte d’une maladie incurable, et convoque son fils unique pour assister à la fin programmée de la jeune femme consentante. Un roman d’une puissance et d’une portée rares, tant sur le plan littéraire que philosophique. 
"Le paysage perdu" de Joyce Carol Oates
Un ouvrage dans lequel la romancière américaine Joyce Carol Oates revient sur son enfance et sur sa jeunesse. Un trésor.
"Une odyssée. Un père, un fils, une épopée" de Daniel Mendelsohn (Flammarion)
Lorsque Jay Mendelsohn, âgé de 81 ans, décide de suivre le séminaire que son fils Daniel consacre à l’Odyssée d’Homère, père et fils commencent un périple intellectuel et émotionnel de grande ampleur. Croisant les thèmes de l’enfance et de la mort, de l’amour et du voyage, de la filiation et de la transmission, ce livre est le récit poignant de la redécouverte mutuelle d’un fils et d’un père. Par l'auteur des "Disparus" (un chef d'oeuvre), prix Medicis 2007.
"Par le vent pleuré" de Ron Rash (Seuil)
L'histoire cette fois de deux frères marqués par la rencontre à l'orée de l'âge adulte d'une "sirène" perdue. L'Amérique des Appalaches, les années 60... Un nouveau roman magnifique et trépidant par l'auteur du "Chant de la Tamassee" (Seuil, 2016).
"Mon étincelle" de Ali Zamir (Le Tripode)
Étincelle est une jeune fille qui se retrouve à bord d’un avion qui relie deux îles de son pays, les Comores. Prise dans les turbulences du vol, et tenaillée entre deux liaisons amoureuses, elle va se remémorer certaines des histoires que lui contait sa mère, à commencer par celle, somptueuse et tragique, qui devait un jour lui donner naissance.
"Underground Railroad", de Colson Whitehead (Albin Michel)
L'histoire de Cora, esclave dans une plantation de coton de Géorgie avant la guerre de Sécession, qui s’enfuit à travers les Etats-Unis, de la Caroline du Sud à l’Indiana, en passant par le Tennessee, poursuivie par un chasseur d’esclaves, et aidée par l’"Underground Railroad", le réseau clandestin qui les secourt. Coup de cœur de Barack Obama, National Book Award 2016, Pulitzer de littérature 2017, le dernier roman de l'auteur de "Zone 1" est l'un des romans étrangers très attendus de la rentrée 2017.
"Cette chose étrange en moi", d'Orhan Pamuk (Gallimard)
Mevlut a quitté son village d’Anatolie pour s’installer sur les collines qui bordent Istanbul. Il y vend de la boza, cette boisson fermentée traditionnelle prisée par les Turcs. Mais Istanbul s’étend, le raki détrône la boza, et pendant que ses amis agrandissent leurs maisons et se marient, Mevlut s’entête. Toute sa vie, il arpente les rues comme marchand ambulant. En faisant résonner les voix de Mevlut et de ses amis, Orhan Pamuk décrit l’émergence, ces cinquante dernières années, de la mégapole qu’est Istanbul. 

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