"C'est aux miens que je pense", a dit Alain Finkielkraut, 66 ans, en préambule de son discours d'intronisation prononcé debout au milieu des académiciens réunis au grand complet, en présence du Premier ministre Manuel Valls.Reportage : J. Benzina, G-A. Dolz, S. Pichavant, F. Goncalvez et D. Gavat "À mes parents bien sûr, qui ne sont pas là pour connaître ce bonheur: l'entrée de leur fils à l'Académie française alors que le mérite leur en revient", a ajouté le philosophe, connu pour ses emportements et son ardeur à défendre l'identité française ou l'école républicaine.https://twitter.com/RaphaelleBacque/status/692709683237404672Habitué des plateaux de télévision, l'essayiste à succès avait été élu en 2014 au premier tour par 16 voix sur 28, mais son nom avait été barré d'une croix, en signe de désaveu, sur huit bulletins.Reportage : G.A. Dolz, S. Pichavant, F. Goncalves et D. Fuchs "Astreint à faire l'éloge d'un collabo", dit-il à propos de son prédécesseurComme le veut la tradition, l'auteur de "L'identité malheureuse" a fait l'éloge de son prédécesseur sous la Coupole, le dramaturge d'origine belge, Félicien Marceau. Reporter à Radio Bruxelles entre 1940 et 1942, ce dernier fut condamné par contumace à la Libération à 15 ans de prison pour collaboration avant que le général de Gaulle ne lui accorde la nationalité française."Un défenseur exalté de l'identité nationale, oublieux de ses origines vagabondes et astreint à faire l'éloge d'un collabo : il n'y a pas de hasard, pensent nos vigilants, et ils se frottent les mains, ils se lèchent les babines", a lancé Alain Finkielkraut.Avant la cérémonie, ses amis lui avaient remis son épée d'académicien. Sur cette arme symbolique, le philosophe a demandé que soit gravée : une vache normande, un Aleph, première lettre de l'alphabet hébraïque, et cette phrase de Charles Péguy qui résume son engagement : "La République Une et indivisible, notre royaume de France."