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La mort de Jirô Taniguchi, célèbre auteur de mangas

Les éditions Casterman viennent d'annoncer la mort de Jirô Taniguchi, célèbre auteur de mangas, auteur notamment de "Quartier lointain", survenue samedi à l'âge de 69 ans.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture
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Jirô Taniguchi à Paris le 26 janvier 2015
 (Stéphane de Sakutin / AFP)

Casterman a fait état de de la disparition de l'auteur japonais sur la page Facebook de l'illustre éditeur de bandes-dessinées, enrichissant ce communiqué d'un long texte en hommage à Jirô Taniguchi, qui était "le premier étonné de l'engouement suscité en France par son travail".
"Jirô Taniguchi était profondément bienveillant et doux", écrit encore Casterman. "Si l’humanisme qui traverse toute son œuvre est familier de ses lecteurs, on connaît beaucoup moins l’homme, d’un naturel réservé et plus enclin à laisser ses récits parler à sa place." Ces dernières semaines, il suivait des soins médicaux difficiles, selon son entourage cité par l'AFP.

Né le 14 août 1947 à Tottoru, au Japon, au sein d'une famille modeste, lecteur de mangas dans sa jeunesse, Jirô Taniguchi décide à son tour de devenir mangaka en 1969 et part à Tokyo se former auprès des auteurs de l'époque. Il publie sa première bande-dessinée l'année suivante. Devenu l'assistant de Kazuo Kamimura, il découvre la BD européenne qui l'inspirera profondément. Il publira d'ailleurs une œuvre, "Icare", avec Jean Giraud alias Moebius.

Dans les années 1980, associé aux scénaristes Natsuo Sekikawa et Caribu Marley, il publie des mangas policiers et d'aventures, ainsi que l'ouvrage historique "Au temps de Botchan" (1987), qui contribuera fortement à sa notoriété.

Une œuvre profondement humaniste

Dès les années 1990, Taniguchi se focalise sur la vie quotidienne, l'humain, la nature, les animaux. Il publie "Terre de Rêves" (1991-92), "L'Orme du Caucase" (1993, sorti en France en 2004), puis "L'Homme qui marche" (1995), "Le Journal de mon père" (1999-2000), "Quartier lointain" (1998), édités en France à partir de 1995 par Casterman, dans la collection Écritures.

Fasciné par l'alpinisme, il consacre quelques ouvrages à ce thème parmi lesquels "Le Sommet des Dieux", sorti entre 2000 et 2003, adapté d'une œuvre de Baku Yumemakura, et publié en France par Kana entre 2004 et 2005.

En 2016, Casterman avait publié "Rêveries d'un gourmet solitaire", la suite d'un premier opus culinaire paru en 2005. En 2015, le festival d'Angoulême lui avait consacré une importante rétrospective. Selon Casterman, ses œuvres se sont vendues à plus d'un million d'exemplaires en France.

Bouleversé par le tsunami et l'accident nucléaire de Fukushima de mars 2011, il avait confié à l'AFP qu'il avait failli mettre fin à sa carrière, ne voyant plus quelle pouvait être l'utilité de son métier. "Ce sont les lecteurs, des Français notamment, qui m'ont incité à continuer", avait-il souligné.

Sur Twitter, les hommages et manifestations de tristesse se succèdent...
https://twitter.com/SLPJ93/status/830453311044190208
https://twitter.com/MinovskyArticle/status/830432540708200448

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