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"Demolition", comme une envie de tout casser !

Jake Gyllenhaal est décidément un acteur exceptionnel. Il le prouve dans le nouveau film de Jean-Marc Vallée, en affrontant le deuil de sa femme de façon aussi inattendue que spectaculaire : il se met à tout détruire de façon compulsive.
Article rédigé par Pierre-Yves Grenu
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Jake Gyllenhaal dans "Demolition"
 (Fox Searchlight )

Réalisateur du remarquable "Dallas Buyers Club" (2013) et de "Wild" (2014), le Québécois Jean-Marc Vallée continue à sillonner l'Amérique dans le sillage de personnages plein de ressources et de surprises. Cette fois, c'est à New York qu'il a posé sa caméra. Son personnage principal, Davis Mitchell (Jake Gyllenhaal) incarne la réussite du jeune banquier de Wall Street. Jolie maison, train de vie élevé, pas de problèmes en vue… jusqu'à cet instant où sa femme meurt sous ses yeux dans un accident de voiture. La deuxième vie de Davis commence, et elle ne file pas sur les mêmes rails.


Au début, tout se joue sur des nuances. Il n'a pas l'air bouleversé par ce deuil. On met ça sur le compte du traumatisme psychique. Mais c'est de plus en plus clair, Davis a largué les amarres avec son ancienne vie. Le voilà qui se confie au service client du distributeur qui lui a refusé un paquet de friandises à l'hôpital. Et qui développe un besoin compulsif : ouvrir les appareils, les désosser, les éventrer. L'électro-ménager de la maison et la climatisation du bureau y passent. Avant d'attaquer le niveau supérieur : la destruction de sa villa d'architecte à coup de masse et de bulldozer.

Où nous emmène le très intrigant Davis Mitchell ? Vous le découvrirez vous-même. Mais le scénario de Bryan Sipe est original et plein de surprises. Outre Jake Gyllenhaal, qui confirme film après film, la qualité et les possibilités insoupçonnées de son jeu qui font de lui l'un des meilleurs comédiens de sa génération, le casting est remarquable : Naomi Watts est parfaite dans sa fragilité et l'adolescent qui incarne son fils rebelle (Judah Lewis) est tout bonnement exceptionnel, boule d'énergie, provocateur-né derrière un visage d'ange.
  (Twentieth Century Fox)

Jean-Marc Vallée, que nous avions découvert il y a dix ans avec le bouleversant "C.R.A.Z.Y.", réussit à nous surprendre à chacun de ses films. Et s'il joue désormais dans la cour des grands à Hollywood, il n'a rien perdu de sa finesse et de son goût du contre-pied. On adore.
  (Twentieth Century Fox)

La fiche

Drame américain de Jean-Marc Vallée – Avec Jake Gyllenhaal, Naomi Watts, Chris Cooper et Judah Lewis – Durée : 1h41 – Sortie : 6 avril 2016
Synopsis : Banquier d'affaires ayant brillamment réussi, Davis a perdu le goût de vivre depuis que sa femme est décédée dans un tragique accident de voiture. Malgré son beau-père qui le pousse à se ressaisir, il sombre de plus en plus. Un jour, il envoie une lettre de réclamation à une société de distributeurs automatiques, puis lui adresse d'autres courriers où il livre des souvenirs personnels. Jusqu'au moment où sa correspondance attire l'attention de Karen, la responsable du service clients. Peu à peu, une relation se noue entre eux. Entre Karen et son fils de 15 ans, Davis se reconstruit, commençant d'abord par faire table rase de sa vie passée…

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