Cet article date de plus d'onze ans.

Vanessa Paradis dans « Café de Flore » : qui trop embrasse…

De Jean-Marc Vallée (France/Canada), avec : Vanessa Paradis, Kevin Parent, Hélène Florent, Evelyne Brochu - 2h00 - Sortie : 25 janvier
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Vanessa Paradis et Marin Gerrier dans "Café de Flore" de Jean-Marc Vallée
 (UGC Distribution)

Synopsis : Entre le Paris des années 1960 et le Montréal d’aujourd’hui, les destins parallèles de Jacqueline une jeune parisienne mère célibataire d’un enfant trisomique, d’Antoine, un DJ montréalais, et des femmes qui l’entourent. Ce qui les relie : l’amour, troublant, maladroit, imparfait et inachevé : humain.

Tempo
Du Québécois Jean-Marc Vallée, on se souvient de « C.R.A.Z.Y. »,  avec lequel « Café de Flore » a beaucoup à voir. La famille, la musique, le temps… Ici l’amour, le couple, la rupture a pris la place de la famille. Le cinéaste joue autant sur le temps que le tempo - surtout sur celui de Pink Floyd (« Time ») -, qu’il réinvite. Demeure une belle invention, celle de réaliser un film d’amour sur le thème de la séparation. Un beau paradoxe, mais qui ne tient pas ses promesses.

S’il s’en était tenu là : quel beau film cela aurait été. Sur deux histoires (deux films ?) en parallèle, et non « croisées » comme on se plait à nous le dire, puisque les personnages ne se croisent jamais. Deux histoires d’amour, distantes, dans le temps et l’espace. Celle d’un enfant trisomique avec une fillette, comme lui handicapée, contrariée par sa mère, et celle d’un homme avec une femme, dont l'épouse en souffre jusqu'à dépérir. Les deux ont en commun une séparation. Celle d’un fils qui s'émancipe de sa mère, et celle d’une épouse qui voit son mari lui échapper.

Kevin Parent et Evelyne Brochu dans " Café de Flore" de Jean-Marc Vallée
 (UGC Distribution)

Gâchis
Mais pourquoi sur une si belle idée Jean-Marc Vallée a-t-il voulu en rajouter ? La première partie est remplie de cette subtilité qui habite le sujet, de plus avec un montage visuel et musical qui travaillent un grand film. Situation, interprétation, montage, bande son sont en phase : roll on. Puis, vers la moitié du film, tout se délite : répétition, surlignage, pour finir dans l’intervention d’un irrationnel mal venu, comme dans le pire Lelouch.

Pourquoi ? Comme si l’on assistait au naufrage de ce qui aurait pu être un chef-d’œuvre s’enlise-t-il dans un tel fourvoiement ? Même si de beaux restes demeurent.  Jean-Marc Vallée, trop amoureux de son sujet semble s’être enlisé dedans : qui trop embrasse, mal étreint .

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.