Le Chat fait encore ses griffes sur l’art au mois d’août

Mono Liso ou le Jocond d'après Léonard de Vinci et Geluck aussi.

L’exposition qu’il ne fallait pas manquer cette année est encore ouverte pour un mois au Musée en Herbe à Paris. L’art et le Chat est la rencontre improbable entre le matou au gros pif et les grands peintres, sculpteurs et plasticiens de l’antiquité à nos jours.

C’est un musée pas très grand, dans une rue étroite du 1er arrondissement de Paris, situé à côté de la défunte Samaritaine. Petit mais avec la belle ambition de créer des passerelles entre le 9ème art et les arts au pluriel. L’année dernière, Le Musée en Herbe nous avait ravis avec le Musée imaginaire de Tintin. Une exposition qui faisait côtoyer les œuvres d’Hergé avec celles des grands musées. Cette fois-ci, c’est le Chat qui s’y colle. L’animal n’a pas la bienveillance du jeune reporter à la houppette. Entre câlin et coup de griffe, l’exposition est un « hommage-foutage de gueule » selon son créateur Philippe Geluck.

Entre le plasticien Viktor Vasarely et le Chat, c'est une histoire d'humour (© Geluck).

Entre le plasticien Viktor Vasarely et le Chat, c'est une histoire d'humour (© Geluck).

Au Musée en Herbe, le Chat fait la rencontre de Léonard de Vinci, Van Gogh, Rodin, Picasso, Botero, Christo, Basquiat ou Jeff Koons. En tout, une trentaine d’œuvres emblématiques qui recouvre plus de 2000 ans d’Histoire de l’Art. On y découvre par exemple que le célèbre bleu d’Yves Klein est le fruit génocidaire du concassage de centaines de milliers de Schtroumpfs. Que la Vénus de Milo a perdu ses bras à force de se ronger les ongles. Que Mondrian, avec ses toiles composées de cases colorées, a toujours voulu faire de la BD mais n’a jamais trouvé la bonne histoire à raconter.

Le temps de cette exposition, le Chat devient notre guide. Il le fait avec humour, avec ironie. Avec concision aussi car le félin ne s’exprime presque toujours que sur un format de trois cases maximum. Une passerelle drôle et intelligible qui permet à tous les publics, même les plus jeunes, de fréquenter les plus grands artistes. Une approche intelligente puisqu’elle permet aussi d’ouvrir des portes sur les courants plus hermétiques de l’art contemporain. Le Chat est un passeur ni snob, ni prétentieux entre l’art et nous, entre l’art et lui… et son créateur.

Quand le Chat se prend pour Jeff Koons... (© Geluck).

Quand le Chat se prend pour Jeff Koons... (© Geluck).

Car Philippe Geluck est plus qu’un amateur éclairé, il est un passionné d'Art. Derrière le féroce du félin, il y a l’émerveillement d’un artiste pour des artistes. « Il est clair que je n’évoque que ceux que j’admire, mais ce que je garde souvent secret, c’est la raison pour laquelle je les admire. Au spectateur d’essayer de le décrypter » écrit Philippe Geluck en introduction du catalogue de l’exposition. L’ouvrage qui reprend le titre de l’exposition est édité par Casterman. Il présente l’ensemble de ces détournements. Et peut servir d’abéChatdaire de l'Histoire de l'Art notamment pour ceux qui ne profiteront pas de l’été pour aller au Musée en Herbe.

L'art et le ChatL'art et le Chat, jusqu'au 31 août au Musée en Herbe, 23 rue de l'arbre-Sec (Ier). Tél: 01 40 67 97 66.

L'art et le Chat, livre catalogue de l'exposition aux éditions Casterman. 14,5 €