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De Tanger à Médine, 50 photographes du monde arabe réunis à Paris pour une 2e biennale

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
La 2e Biennale des photographes du monde arabe contemporain, organisée par l'Institut du monde arabe et la Maison européenne de la photographe réunit 50 artistes dans 8 lieux parisiens. Une sélection entre documentaire et conceptuel, avec un "zoom" sur l'Algérie et la Tunisie et aussi de nombreux photographes du Moyen-Orient, du Caire à Médine (jusqu'à fin octobre, dates variables selon les lieux)

A gauche © Bruno Hadjih - A droite © Daniel Aron, Courtesy Galerie Photo 12

L'Institut du monde arabe expose plusieurs photographes tunisiens dans le cadre de cette deuxième biennale, dont Mouna Karray. Dans sa série, "Noir", elle se met en scène en boule dans un drap blanc, pour nous parler d'enfermement. Seule une main dépasse, qui tient le déclencheur de l'appareil photo, symbolisant l'action. Photo Mouna Karray, "#Noir 1" - Série "Noir", 2013
 (Mouna Karray)
La biennale réunit des photographes du monde arabe et des photographes d'ailleurs, d'Occident et aussi de Corée du Sud, du moment qu'ils parlent du monde arabe. La photographe française Scarlett Coten s'est intéressée à la masculinité, après les printemps arabes. En tête à tête, elle photographie de jeunes hommes qu'elle a repérés dans la rue. Elle travaille dans des lieux isolés des regards pour qu'ils puissent exprimer librement leur fragilité et leur complexité, et pour donner d'eux une image éloignée des stéréotypes (à l'Institut du monde arabe). Ici, Scarlett Coten, "Mohaned", série "Mectoub", Alexandrie, Egypte, 2013
 (Scarlett Coten)
La Libanaise Rania Matar, elle, s'est intéressée à la question de la féminité. Elle a suivi des fillettes et des jeunes adolescentes sur plusieurs années au moment où elles sont en train de devenir des femmes. Elle les laisse libres de se mettre en scène (à l'Institut du monde arabe). Ici, Rania Matar, "Dania, 9 ans", camp de réfugiés de Bourj El-Barajneh, Beyrouth, Liban, 2011, série "Becoming"
 (Rania Matar)
Né en Syrie, Jaber Al Azmeh vit aujourd'hui à Doha. Ses paysages en couleur et en grand format, une ligne de bus sans fin qui barre un paysage tout vide, une pile de fauteuils incongrue en plein désert, dénoncent le capitalisme mondialisé, les guerres, les dictatures, les migrations et la folie qu'elles entraînent (à l'Institut du monde arabe). Ici, Jaber al Azmeh, "Survival 4", Série Border-Lines, 2016
 (Jaber al Azmeh)
Un étal de marché, un coq, du linge qui sèche, des figures populaires, toutes ces images colorées et vivantes du Caire, Karim el-Hayawan les a assemblées dans deux diaporamas hyper rapides accompagnés de sons et de musiques, pour rendre compte de la folie de la métropole égyptienne (à l'Institut du monde arabe). Ici, photo Karim el-Hayawan, 
 (Karim el-Hayawan)
Le photographe saoudien Moath Alofi s'est intéressé aux mosquées abandonnées autour de Médine, sa ville natale. Il a créé une installation avec les images de ces petits édifices tout simples construits pour les pèlerins, le plus souvent quatre murs surmontés d'un simple croissant au bout d'une tige métallique (à l'Institut du monde arabe). Ici "The Last Tashahhud V" - Série The Last Tashahhud - 2014
 (Moath Alofi)
Bruno Boudjelal a réuni à la Cité des Arts 400 oeuvres créées par les nouveaux talents de la jeune photographie algérienne : "C'est en 2015 lors d'un atelier photographique affectué à Alger avec des photographes venant de différentes régions d'Algérie que j'ai été frappé par l'énergie et le dynamisme de tous ces jeunes gens. Ils manifestaient une envie forte de montrer, de dire, de raconter leur pays. (...) Ces jeunes artistes nous parlent, à travers leurs images, d'eux-mêmes et des lieux dans lesquels ils vivent", écrit le photographe français d'origine algérienne. Ici, Ahmed Badreddine Debba, Série "L'histoire de lhomme à la djellaba"
 (Ahmed Badreddine Debba)
Le photographe italien Marco Barbon dresse "un portrait imaginaire, presque onirique" de Tanger, dit-il : "La ville que j'ai photographiée - que j'ai voulu évoquer avec mes images - n'existe pas. Ou pour mieux dire : elle existe au croisement entre la ville réelle, celle que j'ai réellement parcourue, et l'image de Tanger que je porte en moi, nourrie de mythes, de récits littéraires et cinématographiques." Atmosphère donc, d'un vieux café, d'une rue, du jardin d'une vieille villa. A la galerie Clémentine de la Feronnière. Photo Marco Barbon, "The Interzone", Tanger
 (Marco Barbon)
Tanger encore à la Galerie Photo12, avec ces intérieurs de Daniel Aron : il a photographié les objets du quotidien dans les maisons vides de la medina que de nouvelles personnes se sont réappropriées avant de gagner, espèrent-elles, l'Europe. Elles se sont parfois installées "dans un provisoire qui dure". "Malgré le peu de moyens dont ils disposent, malgré cette incertitude profonde qui les angoisse, ils parviennent à transcender quelques objets simples pour créer un îlot de beauté dans lequel ils peuvent survivre", écrit le photographe. Ici, Daniel Aron, "Petit-déjeuner", Série "Intérieurs simples à Tanger" (1994-1997)
 (Courtesy Galerie Photo12)
A la Maison européenne de la photographie, Hicham Benohoud propose deux séries. Pour "The Hole", le photographe marocain fait poser les habitants de maisons où il a fait percer des trous, présentant ainsi des visions étranges du fait d'habiter. Pour la deuxième, "Acrobatics", il resitue dans leur famille des acrobates de la place Jemaa el-Fna et les figures qu'ils y réalisent d'habitude pour les passants. Ici, Hicham Benohoud, Série "Acrobatics"
 (Hicham Benohoud, Courtesy l'artiste et Loft Art Gallery / Casablanca)

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