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Malaga, ville natale de Picasso, ouvre son "Centre Pompidou provisoire"

Un "Centre Pompidou provisoire" a ouvert ses portes ce samedi 28 mars à Malaga. Il présentera pendant cinq ans le savoir-faire et une partie des collections d'un des plus grands musées français, un concept inédit que le Centre Pompidou pourrait développer ailleurs dans le monde.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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L'inauguration du "Centre Pompidou provisoire" de Malaga, avec Francisco de la Torre (maire de Malaga), Fleur Pellerin (ministre française de la Culture), Mariano Rajoy (Premier ministre espagnol) et Alain Seban (président du Centre Pompidou)
 (Jorge Zapata / Efe / MaxPPP)

Première implantation de l'établissement parisien à l'étranger, le "Centre Pompidou provisoire" est installé dans un bâtiment érigé en 2013, "El Cubo", près du port de plaisance de Malaga, dont l'agglomération compte un million d'habitants.

"C'est le début d'une belle aventure européenne pour le Centre pompidou", a souligné la ministre française de la Culture, Fleur Pellerin, lors de la cérémonie au côté du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy. Elle a rappelé que l'Europe s'était faite "par la culture" qui a forgé ses valeurs de "liberté, de tolérance, d'ouverture, de diversité, de respect".

L'Espagne "s'engage à faire du centre un porte-drapeau de l'union de deux pays pour la diffusion de notre incomparable trésor culturel", a renchéri Mariano Rajoy, soulignant le "dynamisme" de Malaga "qui continuera d'être une rampe de lancement" de la reprise du pays.

Malaga, un laboratoire et une vitrine pour le Centre Pompidou

La cité andalouse, qui accueille chaque année quelque 4 millions de  touristes, possède une offre culturelle considérée comme la troisième du pays, après Madrid et Barcelone.

Le projet vise à recréer une sorte de Centre Pompidou en réduction proposant une sélection de 90 oeuvres (peintures, sculptures, photographies, architecture ou design) issues de la collection parisienne riche de 100.000 pièces. Mais aussi des expositions temporaires d'une durée de trois mois à six mois, des manifestations ouvertes à la danse, au cinéma ou à la vidéo, et des activités destinées au jeune public. Francis Bacon, Chagall, Magritte y côtoient, entre autres, Picasso, Max Ernst, Julio Gonzalez ou Brancusi.

L'implantation à Malaga, souligne le président du Centre Pompidou, Alain Seban, est à la fois "un laboratoire en vraie grandeur pour expérimenter nos idées et une vitrine d'un concept que j'espère appelé à connaître un développement mondial". "L'heure est aux projets agiles, à l'imagination. Des initiatives peuvent être prises pour poursuivre dans cette voie sans qu'il soit besoin de construire de nouveaux bâtiments. Le Centre Pompidou provisoire est l'une d'elles", ajoute-t-il.

La ville de Malaga versera au Centre Pompidou entre 1 et 1,5 million d'euros de redevance chaque année pour son travail de conception des expositions et l'utilisation de son image. Actuellement, les expositions temporaires hors les murs rapportent au Centre quelque 3,5 M d'euros par an. 
   
Le transport des oeuvres et les assurances seront à la charge de la municipalité qui touchera l'intégralité des recettes de l'établissement. Les discussions entre les deux parties ont duré moins de deux ans.

Un grand centre artistique

Ville natale de Pablo Picasso, Malaga compte plusieurs musées importants, dont le musée Picasso, le musée Carmen Thyssen consacré aux artistes du 19e siècle, le Centre d'Art contemporain. Un nouveau musée des Beaux-Arts dédié à l'art andalou doit ouvrir ses portes en 2015.

La cité a aussi inauguré mercredi une antenne du musée russe de Saint Petersbourg. Installée sur 7.500 m2 dans une ancienne usine de tabac, la Tabacalera, cette antenne accueille une centaine d'oeuvres représentatives de l'art russe du XVe au XXe siècle, des icônes jusqu'aux oeuvres de Kandinsky, Chagall, Malevitch et Tatlin. L'échantillon doit être renouvelé régulièrement.

La ville a également misé sur le street art pour rénover un quartier déshérité rebaptisé Soho, attirant depuis l'année dernière une cinquantaine d'artistes, dont l'Américain Shepard Fairey, le Britannique D*Face, dont les fresques s'élèvent sur sept étages, le Chinois DalEast ou l'Espagnol Dabid Dreucol.

Des musées parisiens qui essaiment

L'ouverture de cette antenne du Centre Pompidou à Malaga s'inscrit dans un mouvement de délocalisation des grands musées parisiens, qui ont expérimenté ces dernières années des antennes en dehors de Paris pour toucher de nouveaux publics. 

Le Centre Pompidou a ainsi déjà créé, en mai 2010, une antenne permanente à Metz (est), qui a accueilli près de 2 millions de visiteurs depuis son ouverture. De son côté, Le Louvre a ouvert, en décembre 2012, une succursale à Lens dans la région Nord-Pas-de-Calais. Sans compter le futur grand Louvre d'Abou Dhabi.

L'implantation à Malaga, souligne le centre, tire aussi "pleinement parti de l'expérience, des innovations et du succès du Centre Pompidou mobile, projet expérimental qui a voyagé en France, d'octobre 2011 à septembre 2013, rassemblant près de 250.000 visiteurs".

Malaga, la ville et le port.
 (Anthony PICORE/PHOTOPQR/LE REPUBLICAIN LORRAIN)

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